Le professeur Raymond Ranjeva, professeur agrégé de droit et ancien juge à la Cour Internationale de Justice, a exprimé, hier, ses préoccupations concernant les décisions récentes de la Haute Cour Constitutionnelle à Madagascar. Le professeur a critiqué l'application de la Constitution par la Cour d'Ambohidahy et a averti que le pays était plongé dans le désordre en raison de ses décisions.
Le professeur Raymond Ranjeva n'est pas allé par quatre chemins pour apprécier les récentes résolutions prises par la Haute cour constitutionnelle. « La Haute Cour Constitutionnelle n'applique pas à la lettre la Constitution », a-t-il déclaré. Il a ajouté : « On se demande à quels textes ils ont fait référence, mais il est clair que le pays est plongé dans le désordre en raison des décisions prises ces derniers temps par les juges constitutionnels ». Ces remarques cinglantes ont été faites lors d'une consultation politique menée à Tsimbazaza par le Conseil OEcuménique des Églises Chrétiennes et la présidente de l'Assemblée nationale. Le professeur Ranjeva a déploré le fait que le pays se trouve actuellement dans une situation de confusion juridique, où l'application de la loi est devenue incertaine.
Institutions
Pour le professeur de droit, la Haute Cour Constitutionnelle a perdu de sa crédibilité et a « désacralisé les institutions ». Il estime que la conduite des affaires publiques ne suit plus les dispositions stricto sensu de la Constitution, ce qui a un impact négatif sur la stabilité du pays. Le professeur Raymond Ranjeva a également souligné que la réputation de Madagascar sur la scène internationale en avait souffert. Il a déclaré que le pays était devenu la risée du monde en raison du chaos juridique qui prévaut actuellement. Il considère cette situation comme « dangereuse » et insiste sur le fait que « seul le respect des lois en vigueur garantit la sécurité et la quiétude dans le pays ». Parmi les décisions de la Haute Cour Constitutionnelle critiquées par le professeur Raymond Ranjeva figure le transfert du pouvoir du président de la République au gouvernement collégial.
Réévaluation
Le premier jour des consultations menées conjointement par le Conseil OEcuménique des Églises Chrétiennes et la présidente de l'Assemblée nationale a marqué une nouvelle étape pour la plateforme de dialogue et de médiation. Les discussions, qui ont eu lieu hier à Tsimbazaza, ont réuni une variété d'acteurs politiques, de membres de la société civile, d'intellectuels et d'anciens hauts responsables, mettant en lumière l'importance de trouver un consensus pour résoudre les défis actuels. L'un des sujets qui a été au centre des débats est la suspension de l'actuel processus électoral. Plusieurs intervenants ont exprimé leur préoccupation quant à la manière dont les élections se déroulent actuellement et ont appelé à une réévaluation du processus. La nécessité d'instaurer un climat de confiance autour du processus électoral a été soulignée à maintes reprises. Une autre revendication qui a émergé de ces consultations est la nécessité de parvenir à un accord politique.