Au Sénégal, le retour des étudiants sur les bancs de l'université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar a été une nouvelle fois repoussée. Pour l'heure, les cours de l'année 2022-2023 se poursuivent à distance. Et la décision d'une reprise des cours en présentiel a été repoussée à la fin du mois à la grande déception des étudiants.

Le campus de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar est bien vide en ce vendredi après-midi. À la faculté de droit, Samy 36 ans qui prépare sa soutenance de thèse en droit privé s'est installé sur une chaise à l'ombre d'un arbre pour réviser. Pour lui maintenir l'université fermée est incompréhensible.

« Les professeurs veulent faire cours, les étudiants veulent faire cours, les amphis sont là prêts à accueillir les étudiants, je ne vois pas de justificatif... Je pense simplement que c'est pour satisfaire les caprices du prince », estime-t-il.

« Des excuses bidons »

Le prince, c'est le chef de l'État qui selon Samy veut éviter à tout prix la possibilité de rassemblements politiques ou des manifestations violentes comme en juin dernier. Mais pour Adiouma Ba en cinquième année de médecine, c'est tout simplement « des excuses bidons ». « Un État qui serait incapable d'assurer la sécurité à l'université serait incapable d'assurer la sécurité d'un pays, ça, c'est une évidence. Donc si l'excuse est la situation sécuritaire sur le campus, ce n'est rien d'autre qu'une excuse, car l'université est destinée à des fins pédagogiques et pas politiques », assure l'étudiant.

Officiellement, l'année scolaire doit se poursuivre en distancie, mais pour l'heure aucun cours n'a repris et Amadou en septième année de médecine n'y croit pas. « Non, on ne peut pas faire de cours en distanciel. Déjà par solidarité pour nos camarades, car il y en a qui sont dans des villages très éloignés. Dans les conditions dans lesquelles les étudiants sénégalais évoluent, il n'est pas possible de faire des cours en ligne ».

Résignés, Adiouma et Amadou révisent leurs fiches. L'un sur la pancréatite aiguë, l'autre sur le diabète. Comme ces cinq derniers mois, sur un banc du parc de la faculté de médecine, mais pour combien de temps encore ?

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