Rwanda: Parlement - Le gouvernement s'explique sur la nature des accords signés avec le Rwanda

Interpellé par le député Pascal Tsaty-Mabiala sur la nature des accords signés entre le Congo et le Rwanda, le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, a indiqué qu'il s'agit, entre autres, d'une autorisation expresse d'occuper accordée à une société à capitaux rwandais, mais de droit congolais.

La République du Congo et le Rwanda ont conclu en avril 2022 à Oyo, dans le département de la Cuvette, une série d'accords dans divers domaines de l'économie. Parmi ces accords, on peut citer la concession des hectares de terres exploitables à une société rwandaise de droit congolais pour la mise en oeuvre du projet de développement agropastoral de Yamba, dans le département de la Bouenza. Il y a eu aussi la convention de concession de la zone industrielle et commerciale de Maloukou entre la République du Congo et Crystal Ventures Ltd.

Selon le chef de file de l'opposition congolaise, Pascal Tsaty-Mabiala, ces accords ne sont pas bien compris par la population qui accuse le gouvernement de bradage des terres et de la souveraineté nationale. S'exprimant devant la représentation nationale, au cours de la séance de questions orales avec débat, le 10 novembre, le chef du gouvernement a souligné la nécessité de clarifier les malentendus autour des accords de partenariat public-privé et la délivrance de l'autorisation expresse d'occuper. Pour Anatole Collinet Makosso, les aspirations du gouvernement n'ont pas été bien comprises par la population au point de parler de bradage des terres.

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« S'agissant du projet de développement agropastoral de Yamba, dans le département de la Bouenza, je veux rassurer la représentation nationale qu'il n'a jamais été question d'une cession de terre. Il s'agit d'une autorisation expresse d'occuper prévue par des textes en vigueur. Sa durée est de 20 ans. C'est une mise à disposition provisoire assortie de plusieurs conditions qui sont bien reprises dans le décret portant autorisation provisoire ou expresse d'occuper. Les attributions des terres dans notre pays se font dans un cadre bien réglementé et transparent », a-t-il rappelé, précisant que le but est de mettre en oeuvre un projet agropastoral conformément aux orientations du Plan national de développement 2022-2026.

Cinq ministres ont répondu aux questions de sept députés

Le partenaire s'est engagé à utiliser en exclusivité la main d'oeuvre locale. Concernant la convention de concession de la zone industrielle et commerciale de Maloukou, le Premier ministre a indiqué qu'il s'agit aussi d'un partenariat public-privé. D'après lui, c'est une procédure classique de mise en valeur des parcs industriels de par le monde. Même la Zone économique spéciale de Pointe-Noire est mise en concession avec le groupe Aris à capitaux indiens. « L'ambition de la République du Congo est de diversifier son économie, si nous sommes d'accord avec cette ambition, nous devons l'être aussi du fait qu'aucune diversification ne pourrait être possible sans investissements étrangers.

Devons-nous sélectionner les investisseurs en fonction de leurs pays alors même que nous avons des accords de coopération avec ces pays ? Quelle diplomatie économique voulons-nous inaugurer dans notre pays ? Ce sont ces spéculations qui polluent nos relations, remettent en cause la coopération que nous avons avec certains pays », a laissé entendre le chef du gouvernement.

Anatole Collinet Makosso s'est aussi longuement exprimé sur les conséquences de l'augmentation des prix du carburant, conformément aux exigences du Fonds monétaire international ; ainsi que sur l'épineux problème des collectivités locales qui ont du mal à percevoir des centimes additionnels. Le député Louis Gabriel Missatou qui a posé cette question pour le compte de la mairie de Pointe-Noire a même accusé les services du ministère de l'Economie et des Finances d'être un frein à la mise en oeuvre de la décentralisation en République du Congo.

Notons que cinq ministres ont répondu aux questions de sept députés. Il s'agit notamment des ministres chargés de l'Agriculture, de l'Economie forestière, de l'Enseignement général et des Transports. Clôturant la séance, le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, a rappelé au gouvernement la nécessité de communiquer sur certains sujets afin de dissiper les malentendus.

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