Nourriture infecte, poulet mal cuit, légumes pas frais et autres critiques pleuvent sur le secteur de la santé depuis que l'opposition a exposé les conditions d'hygiène dans les hôpitaux, notamment à celui de Jeetoo, Brown-Séquard et Flacq. Nous avons jeudi pu nous entretenir avec quelques patients qui ont accepté de nous livrer leur expérience, sous le couvert de l'anonymat.
Parmi eux, un homme admis à l'hôpital de Brown-Séquard et il faut dire que le problème était loin d'être résolu. *«La nourriture que nous donne l'établissement est vraiment affreuse.» Pour un de ses repas, l'homme a eu du riz, du poulet et des légumes: des carottes et du concombre. Mais le hic, c'est que selon ses dires, le poulet (voir photo) était presque cru. «Kuman ou le nou manz sa ?» D'ajouter que plusieurs patients admis dans cet hôpital n'ont pas de problème de santé physique mais plutôt mentale. «Je ne comprends pas pourquoi on nous fait manger quelque chose qui n'a pas de goût...»
A l'hôpital de Flacq, hormis l'état effroyable de la cuisine, l'on explique que la nourriture servie laisse également à désirer. Selon un employé de la cuisine, il n'y a aucun contrôle sur le processus de cuisson, que ce soit en termes de qualité ou de quantité. «Il y a une personne qui est en charge du contrôle mais le travail n'est pas fait comme il se doit.» Notre source indique que bien souvent les patients se plaignent en salle. «Seki nou gagn repros pli souven se ki oken manzé pena gou. C'est vrai qu'ils sont des malades mais cela ne veut pas dire qu'il faut leur donner un plat fade...»
D'ailleurs suite à l'article de presse paru à la une de l'express de vendredi matin, concernant l'état de la cuisine, nos sources nous ont expliqué qu'il y eu un vrai chamboulement hier. «Tout s'est activé. On commence à changer les carreaux de marbre, à faire la peinture et plusieurs officiels du ministère de la Santé sont descendus sur les lieux pour faire un constat et prendre des photos.»
Le député de la majorité Vikash Nuckcheddy s'est aussi rendu à l'hôpital de Flacq et soutient qu'il a été agréablement surpris par la qualité d'hygiène. En ce qui s'agit du seau d'huile qui a fait polémique, il a expliqué que le protocole est qu'il soit utilisé au moins deux fois. Pour rappel, les sources avaient déclaré que cette huile servait pour la friture pour au moins trois à quatre jours. Et que les équipements allaient être «discarded». Idem pour les paniers qui devaient être utilisés pour stocker le pain.
A l'hôpital de Rose-Belle cette fois-ci, pas plus tard que jeudi, des patients se sont plaints du manque d'eau dans les toilettes. «Depuis 10 h 30 ce matin, il n'y a pas d'eau dans la salle 0.4 et à 16 heures, rien n'avait été fait.» Des parents avaient alors décidé de ne pas quitter la salle tant que le problème ne soit résolu. Cela alors même que le Sud connaissait des inondations, quelle ironie, disent plusieurs...