La peur et l'inquiétude envahissent de plus en plus les communautés d'éleveurs du département de Podor, dans la région de Saint-Louis.
La recrudescence des feux de brousse enregistrée ces derniers temps hante quotidiennement leur sommeil. Un phénomène qui préoccupe énormément le Président départemental de la Maison des éleveurs (MDE) de Podor, Aboubacry Diallo, qui a alerté, à maintes reprises, sur la situation que traverse ce secteur de l'élevage.
En effet, c'est une dizaine de feux de brousse qui est dénombrée dans la zone, en l'espace de trois semaines seulement. D'où son plaidoyer pour la préservation du tapis herbacé et de toutes les ressources naturelles. Il l'a fait savoir au terme de sa tournée effectuée dans la zone d'élevage qu'est le «Diéri». «Depuis le 20 octobre jusqu'au 8 novembre passé, la zone a enregistré neuf cas de feu de brousse, pour un total de 744,2 hectares de tapis herbacé complètement brûlés. Et de nombreux cas ont été enregistrés, avec celui-là qui a emporté 5 vies humaines dans la commune de Dodel», a regretté Aboubacry Diallo.
Il a précisé que c'est la commune de Doumnga Lao qui a perdu la plus grande superficie, avec deux feux de brousse qui ont respectivement détruit 170 et 350 hectares, les 3 et 4 novembre dernier. Cependant, le feu de brousse qui s'était déclaré le 2 novembre à Billé, près de Galoya, dans le département de Podor, a causé d'énormes dégâts, avec 160 moutons et chèvres calcinés ; au grand regret des éleveurs de la localité qui rêvent d'être dans des conditions favorables au maintien des populations et leur cheptel dans la zone, permettant ainsi de «sauver l'économie locale».
Il a insisté sur l'urgence et la nécessité de renforcer davantage les agents du service des Eaux et Forêts, en termes de moyens logistiques, matériels et humains pour mieux surveiller et protéger l'environnement. Car, a-t-il poursuivi, les feux n'ont épargné aucun des quatre arrondissements que compte le département de Podor. «Sur l'ensemble du département, vaste de ses 12.947 km2 dont près de 80% situés dans la zone du Diéri, il existe deux unités neuves, deux dans un état passable et deux en panne», a révélé le responsable des éleveurs qui invite le Gouvernement à leur venir en aide au plus vite, afin de stopper ce mal pour «éviter le risque d'une saison sèche très longue et surtout très pénible pour les populations, en particulier les éleveurs et leurs cheptels», a-t-il alerté.