Déclaration de Guillaume Soro suite à la tentative de kidnapping à l'aéroport international d'Istanbul
Mesdames et Messieurs,
Mes Chers Compatriotes,
C'est avec une profonde émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui, grâce à la magie de la technologie, pour partager les événements récents qui ont marqué ma vie et mon engagement envers la Côte d'Ivoire. Rassurez-vous, je me porte bien.
Comme vous l'avez appris, une tentative de kidnapping a été perpétrée à mon encontre à l'aéroport international d'Istanbul le 3 novembre dernier, sur ordre de M. Ouattara. Cette attaque, visant à m'arrêter et à m'extrader en Côte d'Ivoire par une procédure d'urgence, est un fait indiscutable.
Depuis cinq longues années, l'obsession de M. Ouattara à mon égard n'a fait que croître, passant de la condamnation par une justice partiale à des tentatives répétées de déclencher une chasse internationale à l'homme à mon encontre. Les décisions de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples, annulant toutes les poursuites politiquement motivées, n'ont pas été respectées. Il est temps que la vérité éclate.
En 2020, M. Ouattara a exigé mon arrestation et mon extradition de la France, où je résidais alors. Paris a cependant choisi de m'interdire son territoire. Plus tard, lors de sa visite en Belgique en février 2022, il a insisté sur mon arrestation, demandant explicitement que mon visa Schengen ne soit pas renouvelé. Ces pressions m'ont contraint à trouver refuge ailleurs.
En janvier 2022, je me suis installé à Dubaï, mais même là, je n'ai pas échappé à son acharnement. En décembre de la même année, alors que je recevais les lettres de créance de l'ambassadeur des Émirats Arabes Unis, M. Ouattara a réclamé à nouveau mon arrestation et mon extradition en Côte d'Ivoire.
La dernière tentative d'arrestation à Istanbul souligne, s'il en était besoin, que pour M. Ouattara, le seul repos paisible qu'il me destine est le cimetière. Est-ce là le sort réservé à celui qu'il appelait son "fils"? Non, je revendique le droit légitime à la vie.
Ainsi, devant Dieu et les hommes, je déclare que je mets fin à mon exil à partir d'aujourd'hui. Vivre loin de ma terre ancestrale et natale d'Afrique m'est devenu insupportable. Je refuse d'être un fugitif, car je ne suis coupable d'aucun forfait méritant un tel châtiment.
Mon retour en Côte d'Ivoire a pour objectif de contribuer à la réconciliation entre les fils et les filles de mon pays, d'apporter ma pierre à l'édification de la paix et de la concorde entre les peuples d'Afrique.
Vive la Côte d'Ivoire.
Je vous remercie.
Guillaume Kigbafori SORO
- Ancien Premier ministre (2007-2012)
- Ancien président de l'Assemblée nationale (2012-2019)