C'était ce samedi une journée d'élections dans huit États du Nigeria, mais toute l'attention était portée sur trois d'entre eux : Bayelsa, Imo et Kogi où trois Gouverneurs remettaient en jeu leur mandat. Le scrutin a été émaillé de nombreuses irrégularités.
Globalement, les électeurs ne se sont pas beaucoup déplacés de peur des violences dans et autour des 10 470 bureaux de vote concernés. Malgré la mobilisation dans les trois États les plus scrutés d'un peu plus de 92 000 policiers, de cinq hélicoptères et quinze bateaux rapides armés, le scrutin a été émaillé d'incidents, d'intimidations et d'achats de vote.
C'étaient les premières élections depuis les dernières élections de mars dernier. S'il n'y a pas de décès à déplorer, néanmoins la Commission électorale nationale indépendante a eu une journée compliquée comme à chaque scrutin au Nigeria.
Le vote a ainsi été suspendu dans cinq gouvernements locaux de l'État de Kogi. Des feuilles de résultats pré-remplies ayant été découvertes dans plusieurs bureaux où le vote pourrait reprendre aujourd'hui.
Violences et achats de voix
Conséquence de la violence pré-électorale importante, la participation est d'ailleurs très en dessous des 50% dans les trois États. À cause de la peur répandue aussi parmi les agents de l'INEC, une large majorité de bureaux a ouvert très en retard, surtout dans l'État de Kogi.
Des distributions de billets glissés main à main, en cachette, voire au grand jour dans certains bureaux de vote reculés, mais aussi de riz, après le vote. La Commission de lutte contre les crimes financiers et économiques a arrêté en flagrant délit 14 personnes principalement dans l'État de Bayelsa.
L'équivalent de 12 800 euros a été saisi. Une somme est dérisoire Selon Mark Jackson du Centre d'analyse des élections, qui s'appuie sur les remontées faites par ces 150 vérificateurs et observateurs déployés dans les trois États.
À 22 heures samedi soir, plus de 70% des résultats des unités de vote pour ces trois élections de gouverneurs étaient cependant déjà mis en ligne. Tout le contraire de l'élection présidentielle où le même portail de IREV avait bugué en février dernier au plus mauvais moment. La leçon a donc été bien retenue par l'INEC.