Au Mali, deux semaines après la découverte d'un scandale de corruption et de détournement de carburant, les coupures d'électricité ne se sont pas améliorées.
Au Mali, certains quartiers de Bamako subissent des coupures d'électricité quotidiennes. En plus de la capitale, plusieurs régions sont affectées par cette crise énergétique, considérée comme la plus grave de l'histoire du pays depuis l'indépendance.
En dépit des promesses du gouvernement de transition, les Maliens souffrent toujours de cette situation chaotique.
A l'image d'Adama, chef cuisinier dans un restaurant de la commune II du district de Bamako. Il se renseigne pour savoir si le groupe électrogène fonctionne.
"Nous mettons tous les jours l'équivalent de 35.000 francs CFA dans le gasoil pour faire tourner notre restaurant", explique-t-il. "Et en cas de surchauffe du moteur, le groupe électrogène cesse de fonctionner. Avant, les coupures duraient juste un petit moment. Mais actuellement, quand l'électricité est coupée le matin, il faut attendre le soir pour qu'elle revienne. Inversement, quand elle part le soir, elle ne revient que le lendemain vers midi. L'autre difficulté, c'est la baisse de notre clientèle due essentiellement à la chute du pouvoir d'achat des Maliens."
Des activités énergivores
Le commis boulanger Adama s'affaire autour de la livraison du peu de pain qu'il produit en ce moment en raison des coupures.
Le jeune étudiant regrette cette baisse de cadence. "Avant cette période de crise, on produisait par jour neuf pétrins, mais actuellement, nous tournons entre cinq ou six pétrins. On arrive aussi à fournir notre clientèle, que ce soit les grossistes, les livreurs et les particuliers, ce sont ceux qui viennent acheter le pain au guichet", se désole-t-il.
Djelika, une jeune pâtissière, est du même avis. Elle rappelle que "la pâtisserie nécessite beaucoup d'électricité. Que ce soient les génoises ou pour les crèmes de fourrage. Dans notre quartier, on peut subir plus de dix heures de coupure par jour."
Scandale de corruption
Sur la télévision nationale, la ministre de l'Energie et de l'Eau, Bintou Camara, avait dénoncé le vol de carburant et la disparition de camions citernes destinés à alimenter les centrales thermiques.
Celle-ci avait ouvertement accusé la société d'Etat, Energie du Mali, d'être à la base de ces coupures, avant de promettre que la situation allait progressivement s'améliorer.
Mais deux semaines plus tard, cette amélioration se fait toujours attendre et la colère des Maliens contre les autorités de transition ne fait que s'accentuer.