À quelques jours du premier tour du scrutin, les partisans du collectif des candidats poursuivent les manifestations.
Elles gagnent en intensité et en agressivité.
Enième face-à-face
Avec la date du scrutin qui approche à grand pas, le Collectif des candidats et ses partisans ne veulent rien lâcher. Ce samedi, une autre tentative de descendre sur la Place du 13 mai s'est transformée, une nouvelle fois, en une confrontation entre les manifestants et des éléments des forces de l'ordre, dans les quartiers environnant Analakely.
Les hostilités ont commencé vers le début de l'après-midi quand les manifestants ont érigé des barricades près du Cosmos Behoririka. Après des minutes d'attente sous une pluie de pierres lancées par les manifestants, les forces de l'ordre les ont dispersés à coup de bombes lacrymogènes, avant de dégager les différents barrages qui se trouvaient à Antaninandro, Andravoahangy ou encore à Ankadifotsy jusque vers la fin de la journée. Selon le préfet d'Antananarivo, 4 éléments des forces de défense et de sécurité ont été blessés et 11 manifestants ont été interpellés. Des blessés ont également été recensés dans le camp des manifestants.
Agressifs
« Les manifestants étaient très agressifs », a fait noter le Préfet avant d'indiquer qu' «il y a eu utilisation d'armes qui peuvent blesser et même être fatales ». En effet, des flèches et des balles en fer rond ont été ramassées à Behoririka, à Ankadifotsy mais aussi à Andravoahangy. Le général Angelo Ravelonarivo parle même de flèches avec des balles en fer rond morcelé d'à peu près 1,5 cm. C'était notamment avec ces armes que les manifestants ont blessé des éléments des forces de l'ordre. En tout cas, il est à noter qu'en dehors des partisans du Collectif des candidats, des « gros bras » se mêlaient aux manifestants comme ce qu'on a vu du côté du pont Behoririka. Ils ont investi les lieux pendant de bonnes heures et ont menacé les quelques journalistes qui ont osé prendre des photos.
En colère
Force est de constater qu'avec l'élection qui approche, la manifestation a pris une autre forme. À Ankadifotsy, nous avons vu des manifestants en colère qui ont fait la loi durant des minutes en bloquant les rues.
« Nous ne voulons plus que le pays se trouve entre les mains de ces personnes qui l'ont détruit durant ces 5 dernières années », ont-ils scandé tout en soulignant qu' « il est temps de mettre fin à cette manifestation pacifique, il faut sortir les griffes ».
Le pire est ainsi à craindre pour les jours à venir car sans leader, les manifestants commencent à s'organiser entre eux.
En effet, Roland Ratsiraka et Marc Ravalomanana étaient les seuls à faire leur apparition durant cette énième tentative de descente sur la Place du 13 mai lancée par le Collectif des candidats.
Victimes collatérales
« La sécurité sera encore renforcée jusqu'à la fin de l'élection », a poursuivi le préfet de la ville d'Antananarivo.
De leur côté, les partisans du Collectif des candidats sont plus que jamais déterminés à poursuivre leur manifestation malgré l' « oppression » qu'ils subissent.
Ils déplorent notamment « l'agressivité et la brutalité » avec lesquelles les forces de l'ordre et de sécurité effectuent la dispersion.
Même si les éléments des forces de l'ordre ont fait preuve de retenue par rapport à ce qui s'est passé ce mercredi, ils ont fait des blessés graves notamment à Andravoahangy où un père de famille qui se trouvait sur les lieux pour d'autres raisons a été la victime d'un tir de bombe lacrymogène.
Son oeil gauche est même sorti de son orbite et ses jambes ont été déchiquetées.
En tout cas, depuis le début de cette manifestation le nombre des victimes collatérales s'accumulent.