J-1 avec le second tour de l'élection présidentielle au Liberia. Le président sortant, George Weah, affronte Joseph Boakai, l'ancien vice-président d'Ellen Johnson Sirleaf. Les deux rivaux ont mené une campagne de proximité. De leur côté, des acteurs de la société civile sont allés vers les électeurs pour atténuer les tensions et faire de la veille électorale.
Dans la salle d'observation d'une organisation de femmes, à Monrovia, casque téléphonique vissé sur la tête, Precious répond aux appels de citoyens qui veulent alerter sur des incidents survenus près de chez eux, pendant la campagne électorale.
« D'abord, on répertorie les informations sur une fiche pour déterminer la nature de l'incident. On note le signalement, le lieu et ensuite, on transmet l'information », explique la jeune femme.
Le signalement est ensuite analysé et transmis à une autre équipe chargée de faire de la médiation. Ainsi, la cellule des jeunes est composée de personnes influentes issues de chaque communauté où des incidents apparaissent fréquemment.
« Notre but est d'atténuer les tensions lorsqu'elles apparaissent. Soit, on a la possibilité de résoudre le problème à distance, grâce à nos relais, par un simple coup de téléphone. Ou bien sinon, pour les cas complexes, on se déplace, détaille Archie Gbessey qui coordonne les programmes de ce centre d'observation. Par exemple, s'il y a un incident à Westpoint, notre équipe devra aller soutenir nos contacts sur place et discuter avec les personnes en conflit ».
Au-delà de ce travail de veille, il y a aussi des rencontres avec les jeunes conducteurs de moto, souvent mobilisés par les partis politiques. « Le but est de les préparer à accepter les résultats et leur rappeler qu'il existe des voies légales de contestation », explique Yvette Chesson Wureh, la responsable de l'ONG Angie Brooks Center.