L'Afrique perd environ cinq milliards de dollars dans les transactions commerciales africaines dont la plupart s'effectue en dehors du continent à cause de l'utilisation du dollar et des monnaies non africaines. Une saignée que la Banque africaine d'import-export (Afreximbank) et le secrétariat de la Zlecaf veulent stopper à travers le Système de Paiement et de Règlement Panafricain (Papss), moyen de paiement africain permettant de développer le commerce africain avec des monnaies locales.
(Envoyé spécial au Caire) – L'utilisation de devises non africaines dans le commerce intra-africain occasionne des frais de transit estimés à 5 milliards dollars annuels qui se retrouvent dans les banques occidentales.
Une hémorragie que veut stopper Afreximbank qui a lancé le PAPSS (Pan-African Payment and Settlement System), ou Système de Paiement et de Règlement Panafricain en français. C'est une infrastructure de marché financier transfrontalière permettant d'effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en monnaies locales entre les marchés africains.
En simplifiant les transactions transfrontalières et en réduisant la dépendance à l'égard des devises fortes pour ces transactions, PAPSS s'est donné comme mission de stimuler considérablement le commerce intra-africain et soutenir la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Lors d'une rencontre avec la presse tenue le dimanche 12 novembre 2023, en marge de la Foire commerciale intra-africaine (IATF2023), le CEO du PAPSS, M. Mike Ogbalu estimait que pour la postérité de notre continent, nous devons voir comment échanger et faire des transactions entre pays africains avec des monnaies locales.
Avant d'assurer que le PAPSS est un moyen de paiement qui va permettre à l'Afrique d'échanger sans presque rien payer.
Pour lui, l'importance de cette plateforme c'est qu'elle est un système régional fragmenté de paiement qui va amoindrir les frais de transaction. Le mécanisme développé par Afreximbank part des banques centrales et implique le Switch national, les banques commerciales et des fintech.
Le patron de cette initiative estime que le succès du PAPSS sera gouverner par un système de partenariat, la gouvernance, le respect des normes internationales en matière technologique, la propriété qui fait de lui un outil purement africain qui va centraliser les moyens de paiement avec des délais courts.
M. Ogbalu fait savoir qu'actuellement, en Afrique, plus 30 banques offrent à leurs clients la possibilité d'utiliser les procédures PAPSS et une dizaine de pays du continent qui ont déjà adopté l'outil.
Il souhaite avoir d'autres partenaires dans tous les pays africains avant d'annoncer d'autres adhésions d'ici la fin.
Ce qui lui fait dire que le continent est encore très loin des attentes. Il recommande le renforcement de la valeur des monnaies africaines et la nécessité d'améliorer le commerce intra-africain en mettant en place cette infrastructure de paiement de classe mondiale.