Une pirogue transportant des journalistes et une candidate à l'élection présidentielle de février 2024 a chaviré hier, dimanche 12 novembre, au large de la zone maritime protégée de Gorée. Ces professionnels des médias qui sont sortis sains et saufs de cet accident maritime faisaient une incursion en mer pour voir la zone de pêche protégée de Hann, les bateaux chinois qui attendent les licences de pêche, le grand paquebot d'hydrocarbure de gaz liquéfié qui alimente la centrale de Bel Air. Ce petit tour en mer entre dans le cadre de la campagne de sensibilisation dénommée «Sauver la mer et la pêche».
Plus de peur que de mal, à part les quelques matériels, notamment les caméras et téléphones. Des journalistes qui s'apprêtaient à effectuer une incursion en mer ont vu leur pirogue chavirer à quelques 100 mètres de leur point de départ. Initiateur de cette activité de campagne dénommée «Sauver la mer et la pêche», Mbacké Seck, est revenu sur les moments forts de l'incident. «On a été inégalement réparti sur la pirogue et ça a créé un déséquilibre et tout le monde s'est retrouvé dans la mer. Brusquement, nous avions une trentaine de personnes qui flottaient en mer. Mais nous avions eu la présence d'esprit, avant l'incursion, de chercher une soixantaine de gilets de sauvetage et tous ceux qui y étaient dessus étaient en gilet de sauvetage. Donc, dès que la pirogue s'est déséquilibrée, tout le monde flottait en mer», a expliqué l'animateur de la campagne «Sauver la mer et la pêche», par ailleurs sentinelle de la baie de Hann, qui trouve en cet incident, un grand intérêt pour les rescapés.
Et M. Seck de souligner : «L'intérêt de ce malheur, c'est que chacun a vécu dans sa chair le drame que vit l'immigré clandestin qui, au milieu de l'océan, sans gilet de sauvetage, sans point de repère sur la côte, sans possibilité de secours, en ayant la certitude que ce sont les derniers moments de sa vie. Voilà ce qu'on a vécu aujourd'hui, et c'est tellement fort. Nous venons de vivre un moment pathétiques, mais qui peut avoir une influence réelle sur le départ des pirogues en mer, parce que ceux qui sont chargés de relayer l'information l'ont vécu eux-mêmes.»
Figurant parmi les rescapés de l'accident en mer qui s'est déroulé dans la zone maritime protégée de Gorée, le journaliste et technicien de TFM, Fara Diassé, a lui aussi partagé son vécu au moment de l'incident. «D'abord, on va dire : "Alhamdou-Lillah, (Dieu merci). Parce qu'il y a plus de peur que de mal. La pirogue a chaviré et heureusement on n'était pas si loin et il y a aussi le fait qu'on avait des gilets de sauvetage qui ont fait qu'il n'y a pas eu trop de dégâts. Sinon, il y a nos matériels qui sont restés là-dedans. Il y avait ma caméra qui y est restée ; heureusement, on l'a retrouvé. Mais certainement, elle risque de se détériorer», a confié le journaliste de TFM.
De son côté, faisant partie des victimes de l'incident, Yacine Sy, candidate à la candidature à l'élection présidentielle du 25 février 2024, a dit avoir vécu un moment d'expérience. Et la benjamine des prétendants à la magistrature suprême de raconter : «Aujourd'hui, on a vécu une expérience, donc l'expérience des clandestins. Parce qu'on voulait faire un tour, donc visiter la zone maritime protégée. Malheureusement, il y a eu un incident avec la pirogue. On a eu un chavirement et "Alhamdou-Lillah (Dieu merci), tout le monde en est sorti vivant. Mais, quand-même, on a vécu l'expérience. On s'est mis dans la peau des gens qui sont actuellement dans nos eaux, qui ont bravé la mer au risque et péril de leur vie. Pour une question de minutes, on pensait que notre vie aller y rester.»