Le procès historique du massacre de septembre 2009, en Guinée Conkry, va reprendre le 13 novembre, neuf jours après l'opération commando qui a extrait de prison quatre des accusés, dont Moussa Dadis Camara.
Le procès a été suspendu pendant trois semaines, d'abord à la demande du parquet qui réclamait le temps de préparer le début des auditions de témoins, puis en raison d'une grève des avocats, sans lien avec le procès ou les évènements du 4 novembre. Les juges et les avocats ont interrogé les accusés et les parties civiles au cours de l'année écoulée.
Après l'évasion du 4 novembre, la junte au pouvoir a mené une purge dans les services de sécurité et de prison, et démis une soixantaine d'officiers, soldats et agents. Un responsable au ministère de la Justice a indiqué sous le couvert de l'anonymat qu'une soixantaine de personnes avaient été arrêtées. Ces jours derniers, le ministre de la Justice, Alphonse Charles, a clairement évoqué des complicités au sein des services de sécurité.
Le Barreau a rapporté dans un communiqué des « bavures et des exactions » commises par les forces de sécurité au cours de la traque de Claude Pivi. Il a fait état de menaces proférées contre certains avocats des accusés du massacre, et a demandé à l'État de les protéger.
Rappelons que trois des accusés, dont l'ancien président, ont été repris le jour même, le 4 novembre. L'un d'eux, le colonel Claude Pivi, est toujours dans la nature et sera absent à la reprise du procès, à moins d'être capturé d'ici là.
Le raid du 4 novembre, qui a fait neuf morts selon les autorités, a suscité les craintes pour la suite du procès ouvert le 28 septembre 2022 après des années d'attente pour les victimes. Les autorités ont assuré qu'il se poursuivrait.