Lorsque, feu Mzee Laurent Désiré Kabila était président, le policier gagnait l'équivalent de $100 (cent dollars). Aujourd'hui il gagne moins de $75 septante cinq dollars). En 2023, les enfants nés d'alors ont atteint 23 ans. La plupart sont sans emploi et dépendent de la maison parentale. Comment voulez-vous que les policiers soient satisfaits lorsqu'ils doivent acheter leurs tenues et leurs bottes, pour plus de $50 (cinquante dollars).
Peut-il aller au travail avec une seule tenue pour toute une année? Chose impossible... A côté de ce policier, certains gagnent plus de $10 milles par mois.
Dans moins de deux semaines, le cycle électoral va démarrer et plus que jamais les esprits seront surchauffés. Les policiers seront en première ligne. Il est facilement démontrable que la rencontre des frustrations risquent fort bien de créer des torrents d'exaspérations et arracher tout sur son passage !
La tenue ou non des élections engendrera de sérieux troubles dans tout le pays.
En effet, tous demandent l'application de l'article 64, en cas d'élections mal organisées et de résultats contestés.
De l'église catholique (une première) aux partis politiques de l'opposition en passant par la résistance, le mot d'ordre est identique: Article 64 ! Tous se préparent, dans le camp du pouvoir en place comme dans celui de la résistance. Sauve qui pourra!
Il n'y a aucune illusion à se faire, malgré le surarmement des gardes républicains qui sillonnent massivement la ville. Ces derniers sont eux bien mieux lotis...Les policiers le savent fort bien et le disent lorsqu'ils se sentent écouter car ils ne le sont pas souvent! Ils se sentent snobés et négligés! Ils attendent depuis quatre mois des promesses non réalisées et ce temps des élections ne permettra pas de grandes réalisations.
La loi est clair, tous les mandataires publics en mode électoral doivent démissionner et ne peuvent pas utilisés les fonds du peuple, pour financer leur campagne. Cependant tout le monde voit ce que ces derniers font sur le terrain! Il ne serait pas prophétique de prédire une fin d'année difficile sinon percutante... Les négociations qui vont démarrer en Afrique du sud, vont consolider l'esprit de corps des résistants et leur donner une cause commune, même s'ils ne parviennent pas à se mettre d'accord sur une candidature commune. Le décor est plus que planté pour une lutte acharnée entre les deux pôles. De quel coté sera le peuple? Avec les policiers ou les députés sortants? Qui protégera les députés?
Nous sommes tous assis sur un brasier volcanique, apparemment, sans solution. Le dialogue semble être la dernière solution, pour éviter l'une des plus grande confrontation entre le peuple et les dirigeants depuis 2002. Les policiers aiment leur pays mais ils détestent être pris pour des mendiants alors qu'ils travaillent patriotiquement tous les jours, pour protéger la cité!
Les avancés du M23 qui sont sur le point de prendre d'assaut Goma, les Wazalendos qui crient à la trahison de voir leurs victoires retransformées en perte de terrain, les fonctionnaires qui ne cessent de faire des grèves, par manque de paiement...
Les élections de 2023 seront tout sauf paisibles et transparentes! Dès lors, la déclaration préventive du Dr. Mukwege prend tout son sens « Que le président du sénat se prépare à prendre en main une transition tel que prévue par la constitution, en cas de non tenue d'élections le 20 décembre».
Le forcing de la CENI est un simple « smoking gun ! » d'une prise de conscience «tardive» que la case brûlera autrement!
La clé, qui se trouve entre les mains du commandant en chef, est de rassembler tout le monde autour d'une même table, avant que nous ne brûlions tous dans des tranchées pleines de rats qui eux savent comment prendre la poudre d'escampette avec les millions volés dans les caisses de l'état, comme le démontre tous les jours le brave IGF...