Dakar — Des experts, médecins cancérologues et acteurs de la société civile ont préconisé, de prendre des mesures significatives visant la "réduction de la nocivité liée au tabagisme".
"La réduction des risques liés aux méfaits du tabagisme est devenue un impératif pour ne pas dire une priorité pour les pays africains. Les chiffres relatifs à la nocivité de la cigarette et leurs conséquences sur la santé des populations montrent à suffisance la nécessité d'agir de façon urgente", a souligné docteur Kanta Kâ, chercheur en cancérologie dans la région sahélienne.
Il intervenait lors d'une conférence en ligne articulée autour du thème "Sciences et réduction des méfaits du tabac" et à laquelle ont pris part des journalistes issus de plusieurs pays africains, dont le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Kenya, l'Afrique du Sud, le Mali, entre autres.
Le docteur Kanta Ka estime que le tabagisme est l'une des principales causes de cancer, des maladies pulmonaires et des accidents vasculaires cérébraux (AVC), compte non tenu de son impact financier et social.
Aux yeux de ce spécialiste, cette situation est "évitable dans la mesure où, pour 40% des cas de cancer dus au tabagisme, il est possible de les réduire de 20%, puisque que 70% des personnes qui utilisent le tabac souhaitent arrêter de fumer".
"Ces dernières années, la science et la technologie ont permis le développement d'un système sans fumée. Ils sont fondamentalement différents et ont le potentiel d'être moins nocifs que de continuer à fumer la cigarette", a -t-il souligné.
Le docteur Kâ observe que "la principale cause des méfaits du tabagisme est principalement liée aux niveaux élevés de produits chimiques nocifs présents dans la fumée de cigarette produite par la combustion du tabac".
"En éliminant la combustion, comme c'est le cas avec les produits de tabac chauffé, les cigarettes électroniques et autres chicha, le niveau de produits chimiques nocifs peut être considérablement réduit par rapport à la fumée de cigarette, mais ils ne sont pas sans risque et produisent de la nicotine qui crée une dépendance", avance-t-il.
Le spécialiste estime qu'en offrant aux fumeurs adultes l'accès et l'informations sur de meilleures alternatives, la prévalence du tabagisme à l'échelle mondiale peut être réduite plus rapidement".
Dans la même foulée, docteur Samuel Mukandi, directeur général de "Tobacco Harm Réduction" de la République démocratique du Congo, a fait part des "difficultés financières qui minent les campagnes de sensibilisation contre les méfaits du tabagisme, malgré l'engagement et la détermination des acteurs engagés pour cette cause cause".
Afin d'y arriver, il juge que « la règlementation de tous les produits qui arrivent dans nos marchés et leur circuit de distribution sont primordiaux ». Selon lui, il s'agira d'initier des campagnes mais aussi des règlementations qui permettront aux décideurs et aux populations de comprendre l'enjeu.
La conférence en ligne a été tenue à l'initiative de l'organisation "Integra Africa".