Congo-Kinshasa: Plusieurs candidats à la présidentielle refusent de signer le code de bonne conduite proposé par la Céni

Félix Tshisekedi, Martin Fayulu, Matata Ponyo et plusieurs autres candidats à la présidence de la République étaient réunis ce lundi autour de la Commission électorale nationale. Au menu de leurs échanges, il y avait notamment la signature du code de bonne conduite par différents candidats. Après de longues discussions, la cérémonie a été renvoyée à une date ultérieure. Les parties prenantes au processus n'ont pas pu s'entendre.

Si les candidats apposent leur signature sur ce document tel qu'il est présenté, ils s'engagent formellement à respecter les résultats émanant des urnes et à n'utiliser que les voies judiciaires et les règlements en vigueur pour contester les résultats.

De plus, ils prennent l'engagement de ne pas divulguer les résultats par le biais de la presse ou de tout autre moyen avant la publication des résultats provisoires par la Commission électorale, ainsi que des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.

En outre, les candidats s'engageraient à accepter sans réserve les résultats définitifs tels qu'ils seront proclamés par la Cour constitutionnelle et à féliciter le candidat déclaré vainqueur.

« Nous ne signerons pas ce code de bonne conduite parce que nous considérons que depuis le début du processus, la Céni n'a pas été de bonne conduite et qu'aujourd'hui, nous n'avons pas toujours d'éléments de réponse sur ce qui se passe sur le plan opérationnel et sur le plan technique », a affirmé le candidat Delly Sesanga.

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Avis partagé par Martin Fayulu et qui a provoqué une petite altercation avec le président de la Céni. « Qui est fou ici pour signer un code de bonne conduite ? Vous avez vous signez quel code de bonne conduite ? » a lancé le candidat au président de la Céni. « Monsieur Fayulu, vous exagérez un peu », lui a rétorqué Denis Kadima.

La campagne électorale sera lancée officiellement dans environ une semaine.

Le financement de la présidentielle, un défi majeur pour la Céni Le gouvernement a alloué environ 800 millions de dollars pour ce processus électoral, ce qui ne représente que près de 70% des fonds attendus. Mais il manque encore près de 300 millions de dollars pour atteindre ses objectifs, a souligné Denis Kadima, le président de la Céni. Devant Félix Tshisekedi et d'autres candidats, il a insisté sur l'urgence d'obtenir le reste de ces fonds.

Une autre problématique concerne les aspects logistiques. La Céni a acquis 28 bateaux, et le déploiement du matériel électoral, y compris les kits bureautiques et les dispositifs électroniques de vote, a débuté. Les machines à voter ont déjà été fabriquées, inspectées et certaines déjà déployées, mais l'institution électorale attend encore environ 19 000 machines pour achever le déploiement.

Par ailleurs, le président de la Céni a admis que l'enrôlement des électeurs dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Kwamouth était davantage hypothétique cette année, en raison des violences persistantes dans ces zones. De plus, la Céni a annoncé la perte de 33 agents et policiers lors de l'enrôlement des électeurs, victimes de noyade ou d'attaques de groupes armés.

Un autre défi majeur réside dans l'absence de consensus sur des questions importantes, notamment l'intégrité du fichier électoral. Des opposants tels que Martin Fayulu, Delly Sesanga et Franck Diongo estiment que ce fichier n'est toujours pas fiable. Ils déplorent également le format limité de la réunion d'hier lundi, qui ne permet pas d'exposer intégralement, selon eux, leurs préoccupations essentielles.

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