Congo-Kinshasa: Présidentielle - Une candidature unique de l'opposition est-elle possible ?

Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Matata Ponyo Mapon (photo d'archives).
13 Novembre 2023
analyse

A un peu plus d'un mois de la présidentielle du 20 décembre prochain, en République démocratique du Congo (RDC), l'opposition affûte ses armes. Pour elle, l'essentiel n'est pas de participer mais de gagner afin de mettre un terme au régime de Félix Tshisékédi.

C'est pourquoi depuis le 13 novembre dernier, elle a entamé des concertations à Prétoria en Afrique du Sud, en vue de se choisir une candidature unique. En attendant que les principaux candidats eux-mêmes entrent en scène en fin de semaine conformément au calendrier annoncé, ce sont, pour l'instant, leurs différents délégués qui tentent de poser le cadre de négociations.

La rencontre de Prétoria permettra-t-elle aux poids lourds de l'opposition que sont Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Delly Sesanga, Matata Ponyo Mapon et Denis Mukwege d'aplanir leurs divergences en vue d'aller en rangs serrés à la présidentielle qui se profile à l'horizon ? Rien n'est moins sûr au regard des ambitions dont font montre les uns et les autres. En effet, chacun pensant être le mieux placé pour l'emporter, le choix d'une candidature commune pourrait achopper.

Car, pendant que Martin Fayulu tient à prendre sa revanche de 2018, Moïse Katumbi qui a toujours été empêché d'être candidat, y voit une occasion de mesurer son véritable poids électoral. Il en est de même pour Denis Mukwege, Matata Ponyo Mapon et Delly Sesanga qui entendent incarner une nouvelle voie. Les uns et les autres accepteront-ils de se surpasser en vue d'une union sacrée de l'opposition ? On attend de voir.

Si elle parvient à parler d'une même voix, l'opposition congolaise surprendra positivement

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Mais une chose est sûre. Si Martin Fayulu et ses camarades parviennent à un accord politique permettant la désignation d'un candidat unique, ils se donneront plus de chances de remporter la présidentielle de décembre prochain face à Félix Tshisékédi, surtout qu'il s'agit d'un scrutin à un seul tour. Certes, ce dernier bénéficie de la prime au sortant puisqu'il a la haute main sur l'appareil d'Etat.

Mais son bilan paraît pour le moins insatisfaisant si fait que bien des Congolais souhaitent le voir débarrasser le plancher. En témoigne l'insécurité ambiante qui sévit dans la partie orientale du pays où les populations ne savent même plus à quel groupe armé se vouer ; tant elles souffrent le martyre. Et ce n'est pas tout. Car, moins il y a de candidats en lice, moins il y a dispersion de voix.

Toute chose qui pourrait compliquer la tâche aux fraudeurs et autres brigands électoraux. En tout cas, pour une fois, si elle parvient à parler d'une même voix, l'opposition congolaise surprendra positivement. A moins que les hommes politiques, excellant dans les pantalonnades et les palinodies, certains d'entre eux, dans les jours à venir, ne retournent leur veste en décidant de soutenir Félix Tshisékédi contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ce n'est pas impossible, surtout dans un pays comme la RDC où la corruption électorale et les achats de consciences ont pignon sur rue.

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