Le Premier ministre veut mettre fin à la délocalisation tous azimuts des activités dans l'Administration publique. En effet, dans une circulaire adressée aux membres de son gouvernement, aux présidents d'institutions et aux présidents de délégations spéciales, il les invite à prendre toutes les dispositions utiles pour rationnaliser ces délocalisations.
Au nombre de ces dispositions, toute activité délocalisée devra désormais requérir l'autorisation expresse de l'autorité de tutelle. Autre disposition, le renforcement des contrôles de ces activités délocalisées avec pour point d'attention, les listes de présence pour débusquer les présences fictives ou encore la régularité des prises en charge ou de la durée des ateliers.
C'est donc la chasse à la « perdiemite » qui est à nouveau ouverte, et l'on ne peut que lui souhaiter un meilleur sort que les autres campagnes lancées sous les régimes précédents. L'on sait, en effet, que ces ateliers organisés tous azimuts en dehors des lieux de résidence administrative des agents de l'Etat, sont gourmands en ressources financières et plombent le bon fonctionnement de l'Administration publique en raison des absences prolongées de certains travailleurs de leur bureau.
Ces mesures peuvent se révéler comme un couteau à double tranchant
Il y avait donc lieu de siffler la fin de la récréation pour revenir à l'orthodoxie de la gestion. Cela dit, ces mesures doivent être appliquées avec discernement. Car, elles peuvent se révéler comme un couteau à double tranchant. Et pour cause : la délocalisation des activités permet de réunir en un même endroit, toutes les compétences nécessaires, qui plus est, sont libérées de leurs obligations normales, pour produire les documents souhaités.
En plus d'être un élément de motivation, la délocalisation est un ingrédient de la performance. Il faut aussi craindre que ces mesures qui nuisent certainement aux intérêts des travailleurs, ne viennent alourdir le climat déjà très pesant avec les partenaires sociaux. Toute chose qui pourrait plomber le bon fonctionnement de l'appareil d'Etat qui demeure avant tout le principal bras d'action du gouvernement.
Il appartient donc aux autorités sollicitées d'appliquer les directives édictées avec une main de fer, mais dans un gant de velours pour que les résultats escomptés soient atteints. Car, il faut le dire. Autant l'on a besoin de ressources financières pour mener et gagner la guerre, autant l'on a besoin d'une nation unie et solidaire qui fait bloc derrière ses dirigeants et ses Forces de défense et de sécurité dans la même perspective.
Mais au-delà des travailleurs, certaines villes qui étaient réputées pour être des villes d'ateliers ou de séminaires, en subiront les contrecoups. Car, toutes ces activités délocalisées participent aussi au dynamisme économique des régions d'accueil et participent aussi de fait au développement local.