Driss Lachguar, Premier secrétaire de l'USFP, a été «L'invité de la semaine» de Medi1 TV, dans la soirée du dimanche 12 novembre.
Le débat était franc, ouvert et riche en enseignements. De nombreux thèmes y ont été débattus, tels le projet afro-atlantique, la crise du secteur de l'enseignement, la loi sur la grève, ou encore l'opposition ittihadie. Le Premier secrétaire a tenu, au tout début de l'émission, à condamner énergiquement «l'agression sauvage conduite par les forces d'occupation israéliennes sur la Bande de Gaza» et a exprimé sa profonde préoccupation à l'encontre de la tentative de déplacement des Palestiniens hors de leur pays.
«Ce qui est inacceptable», a-t-il souligné, avant d'appeler la communauté internationale à une action sérieuse et décisive pour assurer une protection immédiate des civils innocents et mettre fin à une série interminable de violations systématiques à l'endroit des Palestiniens. «La solution à deux États, établie sur les frontières de juin 1967, avec Al Qods-Est comme capitale, constitue le seul fondement réaliste d'une paix et d'une stabilité durables», a-t-il ajouté.
Evoquant le Discours prononcé par S.M le Roi à l'occasion du 48ème anniversaire de la Marche verte, Driss Lachguar a salué l'initiative Royale visant à faire du développement de la façade atlantique du Maroc une priorité à la fois économique et géopolitique. Il a également rappelé l'expérience vécue par l'USFP, dans le cadre du gouvernement d'alternance, lorsque S.M le Roi avait lancé un projet semblable pour la Méditerranée. «Cela fait de notre parti un acteur conscient de ce que ce projet peut apporter à notre pays et à plusieurs pays africains», a-t-il affirmé. Et de poursuivre : «Il s'agit, en effet, d'un grand projet de réconciliation des Marocains avec leur identité et de leur ouverture sur l'Afrique».
Abordant la crise profonde dans le secteur de l'enseignement provoquée par l'adoption du nouveau statut unifié des enseignants, le dirigeant socialiste a estimé que le gouvernement a échoué dans la gestion du dialogue avec les professionnels de l'enseignement, d'autant plus qu'il s'est engagé, dans son programme électoral, à augmenter de 2500 dirhams les salaires du personnel enseignant et cette mesure n'a toujours pas été mise en oeuvre malgré le fait que ce gouvernement a dépassé son mi-mandat. «Il était plus judicieux de mettre en oeuvre les recommandations et suggestions formulées par le nouveau modèle de développement afin de revitaliser le secteur», a-t-il souligné. «Surtout que le ministre de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa, était, lui-même, président de la Commission spéciale sur le modèle de développement», a-t-il rappelé, avant de préciser qu'il est aujourd'hui «nécessaire de geler ce statut unifié des employés de l'enseignement afin de surmonter la tension actuelle». «Parce qu'en plus du droit à la grève, qui est un droit sacré, il y a le droit à l'éducation qui est, lui aussi, garanti par la Constitution.
Le gouvernement est donc tenu de sauver ce qui reste de l'année scolaire actuelle», a-t-il martelé, tout en appelant à «mettre en place une loi sur la grève et une loi sur les syndicats afin que chacun assume ses responsabilités indépendamment de toute considération». Le leader ittihadi a, dans ce sens, tenu à rappeler que «c'est pourquoi nous nous sommes élevés, dès le premier jour de la formation de ce gouvernement, contre toute tentative de dénuer l'institution du Parlement de ses missions de contrôle et de reddition des comptes ou de l'affaiblir sous couvert d'une majorité numérique visant l'incursion tripartite».
Dans un autre volet, tout aussi pertinent, le Premier secrétaire de l'USFP a abordé les nombreux programmes et mesures, annoncés par le gouvernement et qui n'ont jamais été mis en oeuvre, notamment ceux concernant les allocations familiales et le revenu mensuel de dignité. «Le gouvernement manque cruellement de courage dans la mise en oeuvre de ses propres programmes», a-t-il déclaré, avant de mettre en lumière la hausse du taux de chômage qui a atteint plus de 13%, alors que dans leurs programmes électoraux, «les partis au pouvoir avaient promis la création d'un million d'emplois». «La conjoncture actuelle, caractérisée par la cherté de la vie et l'augmentation des prix des produits de base, exige des mesures immédiates pour soulager la pression financière sur les citoyens et préserver leur pouvoir d'achat», a insisté le Premier secrétaire.
Pour ce qui est de la coordination entre les différents Groupes parlementaires de l'opposition, Driss Lachguar a déploré l'absence d'éthique politique au sein de certains de ces groupes parlementaires, tout en annonçant que l'USFP, en tant que parti patriotique, a plutôt opté pour une opposition qui s'adressera à tous les acteurs politiques, sociaux et syndicaux, dans le but de former un front national qui redonnera l'équilibre nécessaire à la scène politique nationale et qui considère que le caractère délicat de l'étape exige une opposition forte, réaliste, suggestive et participative.
Concernant les activités partisanes et organisationnelles de l'USFP, Driss Lachguar a mis en avant la vitalité et la cohésion d'un parti tourné vers l'avenir avec optimisme et espoir, ainsi que sa capacité à participer au développement du pays aussi bien à travers la valorisation de toute démarche positive qu'en luttant sans relâche contre toutes les déviations. Il n'a, par ailleurs, pas manqué de rappeler que le Groupe socialiste-Opposition ittihadie a présenté pas moins de 160 amendements au projet de loi de Finances. «Ce qui démontre que l'USFP est une force de proposition que le gouvernement doit absolument écouter», a-t-il conclu.