Sénégal: Emploi des jeunes - Un acteur dresse un « bilan mitigé » des programmes

Dakar — Le président du pôle jeune pour le suivi des politiques d'emplois au sein de la commission nationale des acteurs de la société civile pour la politique économique et sociale (CASC), Ibrahima Fall a dressé un »bilan mitigé » des programmes d'emploi des jeunes, avant de préconiser une synergie des actions pour inverser cette tendance.

"On sait tous que ce problème d'emploi constitue actuellement un goulot d'étranglement pour le gouvernement du Sénégal et c'est le lieu même de se poser des questions sur l'efficacité des mesures qui sont prises jusqu'ici dans le cadre de l'emploi des jeunes", a déclaré M. Fall.

Il s'exprimait lors de la journée de concertation nationale sur les politiques d'emplois, dans le cadre du plan d'actions prioritaires (PAP) du plan Sénégal émergent (PSE) pour la période 2024-2028, organisée, lundi, par le pôle des jeunes de la société civile.

"Le bilan est toujours mitigé et il n'y a pas un grand impact constaté dans ces programmes qui sont mises en oeuvre à la fois par le gouvernement et par les organisations de la société civile", a-t-il souligné.

Selon lui, beaucoup de moyens ont été "mobilisés" au cours de ces décennies dans le cadre du PSE, pour le secteur de l'emploi des jeunes.

Cette journée de concertation permet de faire une évaluation et de proposer de nouvelles recommandations qui peuvent être prises en compte dans le cadre du PAP3 qui est en cours de finalisation, a t-il expliqué.

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Il s'agit aussi, selon lui, de faire le diagnostic des politiques d'emplois au Sénégal, dans les différents PAP, de trouver des solutions à l'emploi des jeunes.

"Ces solutions sont nombreuses et c'est l'essence même de cette réflexion et ces recommandations seront intégrées dans le rapport global de la société civile qui sera présenté dans quelques jours", a-t-il ajouté.

Il a renseigné qu'il était question dans le programme »Xëyu ndaw ñi », d'accélérer le processus de formalisation du secteur informel, mais aussi de mettre un focus sur les secteurs porteurs d'emplois comme les chaines de valeur agricoles qui sont des secteurs à fort potentiel de création d'emplois.

M. Fall a rappelé que le pôle est composé d'organisations de jeunes et d'organisations d'encadrement des jeunes qui travaillent sur le suivi des politiques d'emplois, dans les politiques publiques.

"Beaucoup de moyens et plusieurs milliards ont été mobilisés dans le cadre du programme Xëyu ndaw ñi et beaucoup d'autres moyens mobilisés par la société civile et les ONG qui font des actions de terrain", a-t-il soutenu.

"On constate jusqu'ici que la situation reste toujours entière avec l'émigration irrégulière qui a fait des milliers de morts chez les jeunes au cours de ces voyages », a-t-il déploré, appelant à des réflexions profondes pour analyser ce phénomène et savoir pour quelles raisons les jeunes ne se retrouvent pas dans les programmes mis en place par l'Etat.

Ibrahima Fall a expliqué que cet atelier a pour but aussi de réfléchir sur la structuration du cadre de gouvernance de ces politiques d'emplois car d'après lui, l'une des grandes limites de ce secteur, c'est la dispersion des interventions.

"On a noté beaucoup de programmes, beaucoup de projets mais sans aucune instance de coordination de ces interventions. Ce qui rend difficile le travail d'évaluation d'impact de ces programmes et d'avoir des statistiques fiables concernant l'emploi des jeunes au Sénégal", a-t-il déclaré.

Ce cadre de réflexion analysera »le cadre de gouvernance adéquat pour porter ces projets et programmes », a indiqué Aimexe Amoussou, chargé de plaidoyer pour l'Afrique francophone de One campaign, un partenaire technique et financier de la CASC.

»On pourra avoir des solutions afin que ces interventions soient plus bénéfiques et efficaces pour les jeunes sénégalais", espère t-il.

"Nous plaidons au niveau des gouvernants africains et sénégalais pour que des emplois soient trouvés pour les jeunes, de l'autre côté aussi en Occident, nous essayons de faire un plaidoyer pour mobiliser des ressources", a-t-il dit, ajoutant que les mêmes actions de plaidoyer sont menées auprès de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) pour que ces institutions »puissent apporter un financement plus accru, plus adapté, plus flexible et à moindre taux d'intérêt pour les pays africains ».

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