Dix ans après son lancement, les travaux n'ont pas encore été livrés, alors que le géant chinois, Zte, a déjà perçu plus de 95% du budget.
Il faudra encore attendre pour la livraison du Réseau National de Télécommunications d'Urgence (Rntu). Lancé en 2011 par le Ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), le projet continue de nourrir la polémique au Cameroun.
Attribué sans appel d'offre en 2013, ce projet d'un montant de plus de 70 milliards Fcfa visait à mettre en place un réseau de communication d'urgence basé sur la technologie 2G, déjà obsolète à cette époque, selon les experts du Minpostel.
D'après des statistiques, seulement 64% des installations ont été réalisées à ce jour, avec plus de 900 réserves remettant en cause la sécurité du réseau. Le retard criard observé dans l'exécution des travaux, en vue de la réalisation du projet, à fait couler beaucoup d'encre et de salive.
Des remous ont même fait naître des soupçons de surfacturation de ce projet confié au géant chinois Zte. L'opinion en veut pour preuve, une sortie du ministère des Travaux Publics (Mintp), qui en 2016, pointait une surfacturation de 1,8 milliard Fcfa de la part de Zte.
L'alerte est tombée dans les oreilles des sourds. Selon des sources, Zte a déjà perçu 95% du montant prévu au contrat. L'entreprise réclame les 5% restants, soit 3,5 milliards FCFA, pour achever le projet et démarrer la maintenance. Malgré ces soupçons, aucune enquête n'a été annoncée par l'État, via le Contrôle supérieur de l'État
Le scandale du RNTU symbolise le manque de transparence et les dérives dans la gestion de certains grands projets nationaux au Cameroun.