Le gouvernement de la République démocratique du Congo a approuvé le 7 octobre dernier le plan national d'action quinquennal 2024-2028 pour le contrôle des armes légères et de petit calibre.
La Commission Nationale de Contrôle des Armes Légères et de Petit Calibre (CNC-ALPC), soutenue techniquement par le service de lutte anti-mines de la MONUSCO (UNMAS) pendant tout le processus, a contribué de manière significative à la préparation de cette stratégie nationale consensuelle visant à lutter contre la circulation illicite des armes légères.
Pour Jean-Claude Molipe Mandongo, représentant du vice-Premier ministre en charge de l'Intérieur, « ce plan d'action est un outil de référence pour tous ceux qui souhaitent promouvoir la paix durablement dans notre pays ».
Opérationnalisation
Depuis sa création en 2008, la Commission Nationale de Contrôle des Armes Légères et de Petit Calibre a élaboré trois plans nationaux : le premier pour la période 2012-2016, le deuxième pour 2018-2022, et le troisième pour 2024-2028.
Concernant le plan quinquennal 2024-2028, le secrétaire permanent de la CNC, Landry Bisidi Tshilombo, est satisfait du travail accompli quant à la production de ce document qui servira de référence dans la gestion des armes du gouvernement congolais. « L'action la plus remarquable est le marquage des armes qui consiste à donner une identité spécifique à l'arme. Cela aide à ce qu'on puisse facilement tracer une arme même en cas de perte ou de délit. Aujourd'hui, le gouvernement de la République est capable d'identifier et de retracer une arme grâce à cette opération de marquage des armes », a-t-il affirmé.
La prochaine action consistera à établir un rapport d'étape pour évaluer l'efficacité des actions entreprises. Un rapport sera préparé pour les actions efficaces, tandis qu'un travail sera effectué pour déterminer les raisons de l'inefficacité des autres actions, et des mesures correctives seront proposées lors d'une réunion interministérielle. Les ministres de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense prendront ensuite une décision à ce sujet.
Appui de la Mission
La MONUSCO, via sa section de lutte anti-mines UNMAS, appuie le gouvernement dans la lutte contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre.
Dans cette lutte, il existe deux aspects distincts. Le premier est le désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation des groupes armés étrangers (DDRRR), qui a pour mission de retirer les armes des mains des membres des groupes armés et de les aider à réintégrer la vie civile. Une étape cruciale pour lutter contre la circulation illégale des armes légères et de petit calibre en RDC.
Le deuxième aspect concerne les armes de l'État, pour aider ce dernier à éviter que ces armes continuent d'alimenter les circuits mafieux et contribuent ainsi à réduire le nombre d'armes en circulation.
Pour Grégoire de Nantes, chef du projet armes légères et de petit calibre du service de lutte anti-mines (UNMAS), c'est « un grand soulagement d'avoir atteint l'objectif dans des délais raisonnables et un grand espoir de pouvoir mesurer quelque chose qui permettra d'avancer ». Et de poursuivre : « Nous sommes impatients de mettre en oeuvre ces actions et de travailler en étroite collaboration avec toutes les parties prenantes pour atteindre nos objectifs communs », a-t-il confié.
Pour sa part, Landry Bisidi Tshilombo a remercié la MONUSCO (UNMAS) - « un partenaire toujours disponible » - qui appuie le gouvernement dans divers domaines. En effet, UNMAS accompagne le gouvernement entre autres dans la formation des unités spécialisées de police (armuriers) sur les questions d'entreposage et de gestion des armureries...
Par exemple, à Beni au Nord-Kivu où l'on a enregistré il y a quelques mois des attentats à la bombe improvisée, UNMAS a formé des agents de police à la façon de détecter un engin suspect, sécuriser un lieu de crime, déceler un citoyen qui se radicalise pour devenir un potentiel poseur de bombe dans la communauté. A Beni, même la population a également été outillée sur des questions de sécurité en lien avec les attentats.
En mettant en oeuvre ce plan d'action, la MONUSCO et le gouvernement congolais espèrent contribuer à la construction d'un avenir plus sûr, à la sécurité du pays, ainsi qu'à la promotion d'une paix durable.