Ne rien lâcher
C'est ce qui résume l'attitude des 10 candidats du Collectif durant ces un mois et deux semaines précédant la date du premier tour du scrutin présidentiel. Hier, après une marche pacifique reliant Ambatomainty et Antsonjombe en passant par Amboditsiry ou encore Analamahitsy, devant leurs partisans venus en masse, ils ont indiqué que la manifestation se poursuivra ce jour et demandent ainsi à tous leurs partisans, dans toute l'île, de se mobiliser. « Ce n'est pas le moment d'abandonner. Nous continuerons jusqu'à ce que nous obtenions ce que nous voulons.
Nous devons sauver le peuple malgache », a ainsi soutenu l'ancien président Marc Ravalomanana. Le candidat Roland Ratsiraka, quant à lui, a souligné que « pour demain [aujourd'hui], il faut que les manifestants soient deux fois plus nombreux qu'aujourd'hui [hier] pour faire connaître au monde que Madagascar n'a pas besoin de cette élection ».
Selon le patron du Malagasy Tonga Saina (MTS), il faut intensifier la manifestation car en présence des émissaires de la SADC, les forces de l'ordre n'oseront pas tirer sur les manifestants. En tout cas, depuis ce lundi, comme par hasard, les forces de l'ordre et de sécurité ne sont pas intervenues.
Fatigués
« À partir de demain [aujourd'hui], dans tout Madagascar, nous allons faire en sorte que toutes les rues soient envahies par les manifestants afin de protester contre cette élection truquée », a fait noter le numéro Un du parti Malagasy Miara-Miainga, Hajo Andrianainarivelo. Depuis ces semaines de manifestations, le Collectif des candidats et leurs partisans ont parcouru des kilomètres. Ils ont enregistré une trentaine de blessés et d'arrêtés.
Toutefois, Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina, Hajo Andrianainarivelo, Auguste Paraina, Jean-Jacques Ratsietison, Roland Ratsiraka, Jean Brunelle Razafitsiandraofa, Andry Raobelina, Tahina Razafinjoelina et Lalaina Ratsirahonana ne comptent pas jeter l'éponge. Et cela, malgré la tenue de la date du scrutin.
« Pour protéger Madagascar, nous ne sommes pas encore fatigués », a d'ailleurs continué Hajo Andrianainarivelo. En tout cas, il est clair qu'en protestant contre la tenue de cette élection, le Collectif des candidats se trouve dans la logique de ne pas respecter le silence électoral.
En effet, parce que les 10 candidats n'ont pas fait de propagande, le respect du silence électoral ne leur est pas imposable. Quoi qu'il en soit, le pire reste à venir. « Une crise plus grave se produira s'il n'y a pas report de l'élection », a en effet fait noter le numéro Un du parti TIM tout en interpellant les hauts responsables de la SADC.
