La concertation de ce lundi 13 novembre à l'initiative du président de la CENI, Denis Kadima, n'a pas abouti à la signature du code de bonne conduite entre la centrale électorale et les 26 présidentiables. Ce, alors que cela devait intervenir après examen du texte y afférent. Et pour cause : certains candidats de l'opposition, ont accusé la CENI de ne s'être pas conduite de la bonne manière depuis le début du processus électoral.
Prenant la parole pour cette circonstance, le candidat à la présidentielle, Martin Fayulu, s'est adressé au président de la CENI est revenu sur l'audit du fichier électoral en martelant : « Nous voulons que le fichier électoral soit audité. Le fichier ne peut pas être corrompu. C'est l'élément essentiel du vote. Beaucoup de gens vont dans les centres et ne trouvent pas leurs noms (...) ». Il a, à cette occasion, établi un parallélisme entre le fichier électoral de 2018 audité par l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et l'actuel.
Pour Fayulu : « L'OIF a synthétisé son rapport en 3 lignes en disant que c'est un fichier électoral inclusif, exhaustif et actualisé mais perfectible et nécessitant des améliorations ayant fait l'objet des recommandations à court et moyen terme en vue notamment de son affichage provisoire pour permettre d'aboutir à des listes électorales définitives conformément à la loi. Vos amis ont fait un audit torchon de 137 pages et il n'y a rien. Dans ce document, il n'y a même pas le nombre d'électeurs enregistrés par la CENI. Il n'y a pas de recommandation pertinente. La recommandation qui est donnée est : veuillez donner aux candidats présidents de la République une liste expurgée pour monter la confiance et vous ne l'avez pas fait » avant de s'interroger : irons-nous aux élections avec 43 millions d'électeurs ?
Martin Fayulu soutient qu'aujourd'hui la CENI a recommencé le processus d'enrôlement des électeurs. « Il y a des gens qui viennent pour se faire délivrer les duplicatas mais ne trouvent pas leurs noms. A la cité, quand on ne retrouve pas le nom, on demande au requérant de remplir une nouvelle fiche. Donc il devient un nouvel électeur. Et qui est fou dans ce pays pour accepter d'aller dans un processus où on ne connaît pas le nombre d'électeurs ? », explique-t-il, tout en critiquant l'usage de l'imprimante thermique pendant les opérations d'enrôlement des électeurs.
Kadima toujours serein
Pour le président de la CENI, Denis Kadima, la question autour du fichier électoral et son audit a déjà évolué, et sa page tournée. Il propose de travailler en collaboration avec les différentes parties prenantes afin de parvenir un produit définitif de meilleure qualité.
Et de rassurer : « La vérité est que la CENI a invité l'OIF depuis le mois de février. Elle est venue ici au mois de mai mais en arrivant, des segments de la population n'ont pas voulu. En tant que CENI, nous sommes dit qu'il fallait recruter des experts (...). C'est une page déjà tournée. Il faut revenir à l'essentiel. Il y a la cartographie et les listes électorales. S'il y a des soucis, il faut les relever et nous contacter. Nous allons travailler en vue d'arriver à un produit définitif de meilleure qualité. C'est la procédure et ce n'est pas pour rien que la loi prévoit des étapes provisoires ».
Entretemps, la CENI a pris acte de la non signature, dit rester tout de même ouverte à toute proposition de modification pour que le code de bonne de bonne conduite soit du goût de tous.