Les vastes chantiers annoncés, avec tambours et trompettes, à hauteur de 400 milliards de FCFA, dans la région de Sédhiou, peinent à voir le jour. Neuf mois après la prise de ces engagements du gouvernement du Sénégal, aucune évolution significative n'est constatée sur le terrain. De là à nourrir les craintes d'une désuétude de ces projets, avec les nouvelles promesses faites dans les régions qui abritent ces derniers jours ces mêmes instances gouvernementales décentralisées.
Le Conseil des ministres décentralisé à Sédhiou, le 1er mars dernier, avait stabilisé la réalisation de 18 axes majeurs, avec un accent particulier sur le désenclavement de la région. Ainsi a été décidée la construction du pont de Témento, déjà baptisé Balla Moussa Daffé, la boucle du Boudié, l'aménagement de la voirie communale de Bounkiling, Goudomp, Marsassoum et Sédhiou, ainsi que la route Saré Alkaly-Ndiamacouta. Au sujet de la mobilité toujours, les travaux d'élargissement et de construction de l'aéroport de Diendé bougent, à pas de caméléon.
Parmi les décisions majeures figure aussi la construction d'une sphère administrative dont la pose de la première pierre a été faite dans l'arrière cours de la préfecture. Mais depuis, pas l'ombre d'une brique sur le site. L'inquiétude commence déjà à gagner les esprits, avec d'autres Conseils des ministres décentralisés tenus ailleurs et sans que les engagements pris à Sédhiou ne connaissent un début de mise en oeuvre.
Outre ces engagements, les populations de la région de Sédhiou sollicitent l'implantation des unités de transformation des fruits et autres produits de cru et créer une chaine de valeur à même de réduire les trappes de pauvreté et les vagues de migration irrégulière. Ici, les attentes sont nombreuses et la demande pressante pour abréger le calvaire des populations d'une région qui dispose d'un fort potentiel naturel mais dont l'inexploitation l'installe au rang de collectivité la plus pauvre, tel un homme affamé assis sur un tas de blé.