Les violences de Mbankana, dans la commune de Maluku, à environ 150 km de Kinshasa se poursuivent. Les miliciens Mobondo sont actifs dans les provinces de Maï-Ndombe et dans d'autres entités depuis plus d'une année. Ils ont pris les armes dans un conflit né de divergences basées sur les redevances foncières et qui s'est progressivement muée en un conflit intercommunautaire. Aujourd'hui, même les alentours de Kinshasa ne sont pas épargnés malgré le déploiement de l'armée.
La dernière attaque a eu lieu mardi vers quatre heures du matin, un schéma fréquent dans ces circonstances. Deux villages ont été pris pour cible : Yoso et Nkie. Les assaillants, armés de machettes et de fusils, ont traversé la rivière Lufimi pour atteindre ces villages, où selon les témoins, ils ont tué neuf personnes au total et incendié des habitations. Certains de ces assaillants se présentent parfois vêtus d'anciens uniformes militaires, semant ainsi la confusion parmi les civils.
Une semaine plus tôt, d'autres civils avaient été attaqués. L'armée a intensifié sa présence dans la commune de Maluku. Des soldats sont visibles de Menkao à Mongata, où des opérations sont actuellement en cours.
Les grands centres urbains le long de la route principale sont pour l'instant épargnés. Cependant, les villages fournissant des produits agricoles à la cité de Mbankana ne bénéficient pas de la même sécurité. Même les activités liées aux opérations électorales peinent à s'y dérouler. Les répercussions économiques de cette situation commencent aussi à se faire ressentir.
Plus loin, à Kwamouth, là où tout a commencé, la situation est tout aussi étouffante. Les miliciens ont érigé des barricades, isolant cette cité d'autres zones, particulièrement sur l'axe Kwamouth-Masiambio. Félix Tshisekedi lui-même a admis mardi que ce conflit tend à s'étendre à d'autres régions.