Le scientifique Richard Munang est depuis octobre devenu le premier Camerounais à la tête des Systèmes mondiaux de surveillance de l'environnement à l'ONU, une partie du programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Ces systèmes permettent de recueillir des données sur l'environnement, notamment la qualité de l'air, de l'eau, la pollution et sur leur évolution. Richard Munang veut traduire les informations des données en actes concrets et durables pour la planète et ses habitants.
Richard Munang situe sa prise de conscience écologique dans l'enfance, dans son village de Jinkfuin dans la région anglophone du nord-ouest du Cameroun. Sa mère y cultive du maïs et des haricots sur un petit terrain, mais le souvenir des mauvaises récoltes et des journées d'école avec l'estomac vide ont marqué Richard Munang, qui cherche tout au long de sa scolarité comment apporter des réponses aux conséquences du changement climatique.
Il part étudier en Angleterre, aux États-Unis, rejoint le programme des Nations unies pour l'environnement en 2009 et travaille sur des projets d'adaptation.
Maintenant qu'il est nommé responsable des systèmes de surveillance de l'environnement, sa préoccupation principale n'est pas de savoir comment équiper mieux les États en moyens de mesures et systèmes de contrôle de la qualité de l'eau, de l'air ou des sols. Mais plutôt comment mieux les accompagner pour atteindre l'objectif d'un environnement plus sain.
Pour Richard Munang, il est urgent de traduire les données déjà à disposition et déjà connues pour modifier les orientations économiques à grande échelle dans l'agriculture, les technologies, l'industrie. Il plaide pour « des plans d'investissement et des incitations, nécessaires, selon lui, pour étendre les solutions connues visant à prévenir les risques environnementaux ».
Richard Munang, directeur régional adjoint du bureau africain du Programme des Nations unies pour le climat et l'environnement, explique ses objectifs, pour certains très concrets et inscrits dans le quotidien des Africains, comme pour les méthodes de cuisson polluantes en Afrique, qui « coûtent la vie à 400 000 citoyens chaque année ».