Les bureaux de vote ont ouvert à 6h, heure locale, ce 16 novembre 2023 à Madagascar. Quelque 11,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur président de la République. Mais sur les 13 candidats inscrits sur le bulletin unique, seuls trois appellent à voter, dont le sortant Andry Rajoelina, qui sollicite un deuxième mandat. Les 10 autres appellent les électeurs à bouder le scrutin. Dans le centre-ville de la capitale, ce jeudi matin, l'affluence était assez modérée dans les bureaux de vote où RFI s'est rendue.
L'enjeu est important ce 16 novembre 2023 à Madagascar : il s'agit d'élire le futur président du pays. Mais cela se fait dans un contexte tendu : dix candidats de l'opposition boycottent le scrutin. Et ce sont donc trois autres seulement qui s'affrontent dans les urnes, parmi lesquels le président sortant Andry Rajoelina.
Au lycée Faravohitra, un des bureaux de vote d'Antananarivo, l'affluence était assez modérée ce matin. Une cinquantaine de votants seulement étaient présents sur les 6 000 inscrits dans l'ancien lycée Jules Ferry, le premier bureau de vote du centre-ville où Claire Fages s'est rendue et où l'on a commencé à voter avec retard faute de bulletins de vote à l'ouverture. L'envoyée spéciale de RFI y a en effet assisté plus tôt aux derniers préparatifs. Deux policiers armés surveillent les abords de ce centre qui a la dernière élection avait majoritairement voté pour l'opposant et ex-chef de l'État Marc Ravalomanana, dont c'est le quartier.
À Ambanidia, dans un autre centre de vote plus populaire du centre-ville, c'était un peu plus animé avec une centaine de votants, vers 9h, heure locale.
Mais que ce soit là ou dans les bas-quartiers de la capitale, ce n'est pas la grande affluence.
Or, la participation est un élément clé de ce scrutin puisque dix des treize candidats ont appelé les électeurs à bouder les urnes.
Dans le quartier périphérique, résidentiel et très chic d'Ambatobe, où vote Andry Rajoelina, le président sortant, candidat à sa réélection, il y avait beaucoup plus de monde, a-t-on rapporté à RFI, mais aussi déjà quelques irrégularités avec des votants non-inscrits sur les listes.
À Manarintsoa, un quartier populaire d'Antananarivo ce qui frappe d'abord, soulignait Pauline Le Troquier vers 7h30 heure locale, à l'entrée du bureau de vote où se trouvait notre correspondante, ce sont les forces de l'ordre prépositionnées aux alentours.
Après l'incendie de plusieurs Fonkotany, des autorités de quartier, durant la nuit de mardi à mercredi, la sécurité a été largement renforcée. Un couvre-feu a été imposé hier dans la soirée, du jamais-vu ni en 2018 ni en 2013.
Nombreux sont ceux qui craignent d'éventuels troubles qui viendraient rompre le calme sur place, où la participation était encore très timide une heure et demie après le début du scrutin : 24 votants enregistrés sur les 1 400 inscrits.
Dans ce quartier du premier arrondissement de la capitale, Andry Rajoelina était arrivé en tête en 2018 et cette année, les électeurs qui ont fait le déplacement ici, ce matin, confiaient à notre journaliste que, malgré le contexte, cette journée de vote était une journée tout à fait normale pour eux.