La guerre continue entre l'armée et le CSP (Cadre stratégique permanent). La prise de Kidal, fief des rebelles, par les soldats maliens et leurs supplétifs russes, mardi, marque un succès majeur pour Bamako et une étape cruciale dans les hostilités en cours. Mais les rebelles du CSP ont déjà affiché leur intention de «continuer la lutte». Comment ? Avec quels objectifs ? RFI a posé la question à l'un des principaux chefs du CSP. Et pour les rebelles, le combat doit non seulement se poursuivre, mais même s'élargir.
La guerre est entrée dans une nouvelle phase, qui pourrait s'étendre bien au-delà de Kidal. Depuis la reprise des affrontements, il y a deux mois, les rebelles du CSP ne défendaient que les localités sous leur contrôle au moment de la signature de l'accord de paix de 2015. Mais les bombardements intensifs de l'armée malienne et du groupe Wagner sur Kidal ont obligé les rebelles du CSP à se retirer de la dernière et de la plus emblématique de ces localités : Kidal, leur fief.
Désormais, le CSP compte élargir son combat. Attaye Ag Mohamed est un cadre politique du CSP, en charge des affaires diplomatiques. « Les forces du CSP se sont retirées, ni brisées, ni détruites, encore moins anéanties. Nous ne déposerons pas les armes. Notre lutte militaire va constituer à reprendre l'intégralité du territoire de l'Azawad, des cinq régions de Kidal, Tombouctou, Gao, Ménaka et Taoudeni. »
Pour autant, les rebelles ne revendiquent pas l'indépendance des régions du Nord, comme c'était le cas en 2012. Pour le moment, en tout cas. Car l'accord de paix de 2015, qui avait permis d'éteindre cette revendication, a volé en éclat. Et Attaye Ag Mohamed, du CSP, estime que le moment du dialogue et de la résolution politique n'est pas venu.
« Nous ne pensons pas que les autorités de transition soient dans une posture de discussion sincère. Donc pour nous aussi : non. Nous restons ouverts au dialogue lorsqu'il viendra à nous, mais nous ne le demandons pas. L'accord de paix a été enterré par le gouvernement, donc nous n'en parlons plus. »
Quant aux autorités maliennes de transition, elles ont déjà annoncé la poursuite de leurs opérations militaires « pour la défense de l'intégrité du territoire. »