Madagascar: Premier tour - Proclamation des résultats à la vitesse d'un TGV

Dès la fermeture des bureaux de vote, les choses sont allées vite. Très vite voire trop vite.

TGV

Traitement à Grande Vitesse des résultats du scrutin d'hier. La délibération de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) relative aux résultats provisoires est attendue le 24 novembre prochain. Soit 8 jours seulement après la date du premier tour.

Contre 10 jours lors des précédentes élections où les résultats du scrutin du 07 novembre 2018 ont été arrêtées et publiées le 17 novembre par la CENI.

Mesures de sécurité

La Haute Cour Constitutionnelle devait ensuite proclamer les résultats officiels du premier tour le 28 novembre 2018. 11 jours après les résultats provisoires de la CENI.

Pour le scrutin du 16 novembre 2023, la proclamation des résultats officiels est prévue le 30 novembre par la HCC qui ne sera probablement pas délocalisée pour l'occasion.

En témoigne les mesures de sécurité mises en place,pour ne citer que la fermeture à la circulation « sauf autorisation spéciale » de la rue Rabobalahy longeant le siège de la HCC à partir de ce jour jusqu'à la date de proclamation des résultats officiels.

« Premier tour dia vita »

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Pas de délocalisation « pour la sérénité de la Cour » de la HCC qui avait proclamé le 26 janvier 2002, les résultats officiels du premier tour de scrutin du 16 décembre 2001 à Mantasoa. A une cinquantaine de kilomètres de la Place du 13 mai où les partisans de Marc Ravalomanana regroupés au sein du KMMR et du KMSB clamaient et réclamaient un « premier tour dia vita ». Ce qui explique peut-être l'interdiction par les autorités actuelles de l'accès du Collectif des candidats à cette Place où se fait et se défait les régimes, voire les résultats de l'élection présidentielle qui ordonnaient en 2002 un deuxième tour entre le maire de Tana Marc Ravalomanana et le président en exercice Didier Ratsiraka.

Majorité absolue

En 2023, c'est le président sortant Andry Rajoelina qui est en passe de l'emporter au premier tour. Selon les premières tendances, il a de fortes chances d'obtenir la majorité absolue des suffrages exprimés et d'être réélu au premier tour, quel que soit le taux de participation ou d'abstention (c'est selon) et le nombre des bulletins blancs et nuls. Le Collectif des candidats est mal placé pour réclamer l'annulation du scrutin qu'il n'a pas reconnu jusqu'au bout. Lors de la proclamation des résultats, les vrais faux ou faux vrais candidats risquent d'être sans ...voix. Enfin presque.

Double peine

De surcroît, ils perdent chacun le droit au remboursement de la somme de 200 millions Ar. versé à la Caisse de Dépôts et Consignations à titre de cautionnement et de participation aux frais engagés par l'Administration pour l'organisation de l'élection présidentielle.

Le produit total des cautionnements de 12 milliards Fmg sera acquis à l'Etat et versé au Budget général. Double peine pour les autres candidats car il se peut qu'aucun d'entre eux ni même les 12 réunis n'obtiennent 10% des suffrages exprimés, à l'allure où vont les résultats.

Après la course à la mairie de Tana en 2007, la victoire au deuxième tour à la présidentielle de 2018 et le « premier tour dia vita » qui se profile en 2023, jamais deux sans trois pour le TGV.

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