La Ligue sénégalaise contre Tabac (Listab) a publié hier, mercredi 15 novembre 2023, son rapport sur l'Indice d'interférence de l'industrie du tabac au Sénégal. Avec un score de 55 fautes, les acteurs de la Listab, déduisent que cette interférence est bien présente au Sénégal. «Il est à noter que malgré tous les efforts, l'industrie du tabac reste et demeure présente dans nos pays, avec une forte influence dans nos politiques», a fait savoir son secrétaire exécutif, Djibril Wélé. D'ailleurs, au niveau africain, le Sénégal est logé à la 10ème place.
En se basant sur les recommandations précises des directives de l'article 5.3 de la Convention-cadre pour la lutte antitabac (Cclat), la Ligue sénégalaise contre Tabac (Listab), lors de son point de presse d'hier, mercredi 15 novembre 2023, a laissé entendre que le Sénégal a fait fi de ses engagements, à plusieurs reprises, dans sa démarche avec les industries du tabac. Ainsi, de janvier 2020 à mars 2023, le rapport fait ressortir un score de 55 fautes reprochées au Sénégal.
Selon le secrétaire exécutif de la Listab, Djibril Wélé, l'interférence de l'industrie du tabac dans les politiques de l'Etat est bien présente dans le pays et épouse des formes variées, allant de l'immixtion de l'industrie dans la formulation des politiques de santé publique à l'usage détournée de la responsabilité sociétale entreprise (Rse). «L'analyse de l'Indice d'interférence de l'industrie du tabac 2023, donne un aperçu des progrès réalisés dans la mise en oeuvre des directives de l'article 5.3 de la Cclat dont le transposé est l'article de la loi antitabac du Sénégal ainsi que des limites dans la lutte contre l'influence de l'industrie du tabac», a-t-il fait comprendre. Et de poursuivre : «en comparant les résultats avec ceux d'autres pays de la région, on pourrait encourager et inciter les pouvoirs publics à améliorer les performances».
Soulignons que l'article 5.3 de la Cclat de l'Organisation mondiale de la santé (Oms) stipule que «l'Etat s'interdit formellement toute ingérence de l'industrie du tabac dans les politiques nationales de santé». Et M. Wélé d'attester : «le Sénégal a ratifié, en 2005, la Convention-cadre et s'était engagé à transposer les dispositions internationales dans son dispositif interne. Mais on sent un écart important par rapport aux dispositions de la Convention notamment à l'article 5.3».
QUELQUES CITATIONS
Dans le domaine de l'économie, la Listab a renseigné que dans le pays, l'industrie du tabac bénéficie d'une exonération des taxes spécifiques à l'importation. Sur la base des articles 410 et 433 du Code général des impôts. Or, «Face à la directive 7, la recommandation 7.3, les parties ne devraient pas accorder d'exemption fiscale préférentielle à l'industrie du tabac», a avancé M. Wélé.
Toujours dans ledit rapport, concernant la transparence, il ressort que les pouvoirs publics ne divulguent publiquement pas les informations sur les réunions avec l'industrie du tabac, dans les cas où ces interactions sont strictement nécessaires, entre autres citations.