Dakar — Les quotidiens évoquent les décisions attendues ce vendredi des procès concernant l'opposant Ousmane Sonko, dont dépend, selon ses partisans, sa participation à l'élection présidentielle du 25 février 2024.
La Cour suprême du Sénégal va statuer sur la décision rendue début octobre par le tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud), qui a jugé illégale sa radiation du fichier électoral, l'a annulée et a ordonné sa réintégration. L'Agent judiciaire de l'État a fait appel de cette décision, que la haute juridiction est appelée à juger.
Une décision de la Cour de justice de la CEDEAO, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, est également attendue ce vendredi, concernant la même affaire. Cette juridiction régionale a été saisie par les avocats de l'opposant, dont la candidature à l'élection présidentielle semble compromise par une radiation des listes électorales.
En même temps, les partisans d'Ousmane Sonko ont annoncé la tenue d'un rassemblement de soutien à l'opposant en prison depuis le 28 juillet.
"Ce vendredi 17 novembre 2023 n'est pas un jour ordinaire. C'est le jour dédié à Ousmane Sonko et à la démocratie sénégalaise. Il nous faut assurer une mobilisation qui restera dans [l'histoire] politique du pays", rapporte L'info en citant l'un des proches d'Ousmane Sonko.
L'As affirme qu"'une page importante de l'histoire du Sénégal s'écrira encore certainement aujourd'hui".
"Du fond de ma cellule, je continue à réclamer ma libération, car cette arrestation n'est [...] qu'une prise d'otage politique pour empêcher ma candidature à l'élection présidentielle", note Source A, citant M. Sonko.
"Une justice équitable, libre et indépendante"
C'est le "vendredi du destin pour Ousmane Sonko", titre Le Témoin Quotidien.
"La Cour suprême du Sénégal et la Cour de justice de la CEDEAO vont rendre leur verdict à la suite des recours concernant l'opposant le plus célèbre du Sénégal. Des décisions déterminantes pour la suite de la carrière du leader de Pastef" (son parti politique, qui a été dissous), explique-t-il.
Les deux juridictions diront "si M. Sonko va participer ou pas à la présidentielle de février prochain", ajoute Le Témoin Quotidien.
"Une justice équitable, libre et indépendante [...] Le droit de vivre dans un pays sans craindre d'être arrêté et emprisonné sans justification. Le droit de vivre sans être contraint à l'exil, à l'emprisonnement ou à la mort." C'est ce que réclame Ousmane Sonko, selon le journal EnQuête.
"La seule et unique décision attendue du président Macky Sall, c'est la réintégration d'Ousmane Sonko dans les listes électorales, afin qu'il puisse être candidat à l'élection présidentielle de 2024", déclare son allié politique Déthié Fall, que cite Vox Populi.
L'Observateur affirme que "le maire de Ziguinchor devra savoir s'il est encore en course pour la présidentielle ou pas", à moins qu'il y ait une "prorogation des deux délibérés ou de l'un d'eux".
Selon WalfQuotidien et Vox Populi, le Collectif des cadres casamançais réclame "sa mise en liberté immédiate et celles des autres détenus".
Si les verdicts rendus par les deux juridictions sont favorables à l'État, "le principal opposant sénégalais pourra dire adieu à la présidentielle du 25 février. Dans le cas contraire, il (Ousmane Sonko) devra croiser les doigts en espérant que l'État accepte cette fois-ci de se plier à une décision de justice communautaire et/ou nationale", écrit Sud Quotidien.
"Macky Sall vole au secours d'Amadou Ba"
Selon Bés Bi Le Jour, une trentaine de personnes, dont des candidats à l'élection présidentielle, soutiennent la décision du spécialiste des questions électorales Ndiaga Sylla de saisir la justice en vue de l'annulation du décret portant nomination des 12 membres de la Commission électorale nationale autonome, l'institution chargée de la supervision des élections.
La requête visant l'annulation de cette décision du président de la République a été déposée au greffe de la Cour suprême, jeudi, selon Bés Bi Le Jour.
Le Soleil et EnQuête mettent en exergue la tournée économique du président de la République, qui a promis un programme d'investissement de 700 milliards de francs CFA à la région de Kaffrine (centre).
"Avec les tournées économiques, lit-on dans EnQuête, Macky Sall a souvent eu un coup d'avance sur ses adversaires."
En effectuant ces tournées depuis lundi, dans les régions de Kaffrine, Kaolack (centre) et Kédougou (sud-est), "Macky Sall vole au secours d'Amadou Ba", ajoute-t-il.
Macky Sall est attendu ce vendredi à Fatick (centre) pour boucler la tournée entamée lundi. "C'est le retour aux sources. Il revient sur ses terres qui lui ont offert un destin prodigieux", commente Le Quotidien, estimant que le président de la République, originaire de Fatick, est en train de "faire ses adieux présidentiels".