Sénégal: Digital African Tour – La digitalisation et la transition numérique des transports urbains au centre des débats

Adnane Ben Halima, Vice-président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa à l'ouverture du Digital African Tour
17 Novembre 2023
interview

La digitalisation des transports et l’introduction du numérique pour faciliter la mobilité urbaine étaient au cœur des débats lors du Digital African Tour, qui s’est ouvert hier à Dakar. A cet effet, Adnane Ben Halima, Vice-président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa a accordé à Allafrica, une entrevue pour démontrer en quoi leur structure participe à la bonne marche de la transition numérique.

Quel est le rôle de Huawei dans les infrastructures urbaines en Afrique ?

Aujourd’hui, on est en train de parler de transformation digitale, ç’est à dire introduire l'outil numérique dans tous les secteurs. Entre autres, le transport parce que maintenant le digital va jouer un rôle très important en termes d'optimisation des ressources, en terme de gestion plus efficace des projets, en terme de saving et cela grâce à l'analyse des données qu'on a et l'intelligence artificielle qui va analyser des données et nous proposer des schémas plus intelligents, surtout en terme d'investissement.

L'introduction du numérique dans le trafic urbain de façon générale est notre domaine d’activité et  puisqu’ on est fournisseur d'infrastructures numériques, on améliore la connectivité, et on essaie de bâtir des plateformes, des Datacenters, et  des cloud pour pouvoir recevoir toutes ces données là et les analyser.

Ensuite pour le trafic urbain, à part le gérer et à voir comment investir sur les infrastructures routières, il y a aussi l'aspect environnemental où l'utilisation des voitures traditionnelles thermiques pose problème par rapport à la pollution, par rapport à l'augmentation du prix de l'énergie.

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Maintenant il y a une transformation au niveau  des mentalités, ainsi au niveau des véhicules, on passe à l'électrique. Certains vont dire que c'est un peu tôt pour l'Afrique, mais croyez-moi, ce n'est pas tôt du tout, parce que c'est quelque chose qui est en pleine expansion dans les pays développés et vu la réglementation qu'ils ont mis en place à partir de 2030, ils vont plus vendre de voitures thermiques.

Ainsi on va recevoir tout un parc d’anciennes voitures en Afrique et on va devenir « le cimetière » de toutes les voitures anciennes et ça va empirer les choses, l'impact environnemental sera catastrophique. Donc on doit penser comment préparer le terrain chez nous pour que dans quelques années, les véhicules électriques vont prendre leur place comme il faut dans notre continent.

Pour que cela se fasse, il faut 3 choses. La première chose c’est qu’il faut des incitations au niveau réglementaire pour favoriser et inciter les gens à rester électrique. Par exemple, dans certains pays, les taxes douanières sur les voitures électriques sont complètement enlevées pour inciter les gens à consommer électrique.

La 2e chose, est qu’il faut aussi favoriser la production de l'énergie électrique parce que c'est bien d'avoir beaucoup de véhicules électriques, mais si on n'a pas assez d'électricité, c'est un problème. Donc, on doit aussi penser à ça et c'est dans ce sens-là aussi que nous, en tant que Huawei avons contribué énormément en terme de production d'énergie verte.

Avez-vous des projets pour le Sénégal ?

On a des projets en cours ici comme des projets photovoltaïques vers des méga centrales photovoltaïques parce que le Sénégal, comme plein d'autres pays de la région, ont un ensoleillement 360 jours de l’année. Ainsi, il y a un potentiel incroyable de générer de l'électricité et c'est ce qu'on essaie de faire.

En effet, il y a 3 scénarios, il y a les méga projets, et il y a les projets de taille moyenne pour des hôpitaux, pour des entreprises, et cetera. Il y a des projets résidentiels, donc il y a la génération d'électricité, il y a le stockage aussi de l'électricité sur des batteries de nouvelles.

Ensuite, il faut développer aussi le réseau des points de recharge pour que les véhicules puissent circuler tranquillement et tout ça rentre dans une vision sur la transformation transport urbain sur les 10 prochaines années, c'est maintenant qu'on doit commencer. Sinon la situation après 2030, 2035, ça va encore empirer et on va recevoir toutes les voitures anciennes thermiques qui existent dans le monde.

Quelles sont les solutions que vous préconisez pour faciliter la mobilité urbaine ?

Je pense qu’il faut développer plus de transports publics et moderniser le réseau de transport. Enfin, tout à l'heure, ils ont donné quelques chiffres, que 70% du transport  à Dakar est sur des transports publics. Théoriquement, ça c'est très bien parce que dans d'autres régions du continent, c'est la voiture privée qui prime. Sauf qu’ici, le transport public qui est proposé, doit être modernisé et  évoluer vers des choses plus efficaces, plus intelligentes et moins polluantes sur l'environnement.

Donc c'est pour ça que le développement du TER, et des bus électriques seront très appréciables pour  transformer le parc de transport urbain dans le pays.

Et quel est l'impact selon vous du numérique dans la transition que le Sénégal est entrain de connaître actuellement?

Le numérique, encore une fois, c'est l'outil qui va nous permettre de gérer tout ce monde parce qu’on parle d’un phénomène qui se passe en Afrique, notamment au Sénégal à savoir l’urbanisation. Les gens, sont en train de quitter les zones rurales vers les villes, donc on a de plus en plus de monde qui viennent vers les villes.

Et si on veut optimiser la vie de ces personnes-là, il y a que l'outil digital qui pourra vraiment réglementer tout ça et gérer ça de façon plus efficace, que ce soit dans le transport ou dans  la vie quotidienne et c'est ça le concept de Smart Cities. C’est-à-dire que le citoyen peut avoir les services digitaux, il peut optimiser ses déplacements en favorisant les choses en ligne.

Que prévoyez-vous pour les jeunes qui n’ont pas encore adapté cette transition numérique ?

Les jeunes sont très orientés numérique, mais le problème c’est qu’ils sont consommateurs du numérique. Maintenant on essaie de faire que les jeunes soient contributeurs dans cette transformation numérique en ayant les capacités nécessaires à intégrer ce nouveau changement. Ils doivent ainsi être formés sur les technologies nouvelles pour être capables de monter des startups et de mettre en place leurs idées.

C’est dans ce sens-là qu’on a développé pas mal de programmes de formation depuis quelques années qui visent à former les jeunes sur les technologies nouvelles pour qu’ils contribuent activement au monde du numérique pas en tant que consommateur, mais en tant que producteur.

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