Le festival Coco Bulles s'est ouvert le 16 novembre 2023 à Abidjan. Il se tiendra jusqu'au 18 à Treichville. Pour sa 8e édition, la thématique principale concerne la guerre aux fake news. D'après les professionnels du secteur, la bande dessinée ouest-africaine peine par ailleurs à générer des ventes satisfaisantes alors que le coût de production d'un ouvrage a explosé.
Ils sont une cinquantaine d'élèves de l'école d'art d'Abidjan, l'INSAAC, à gratter des feuilles blanches avec un stylo à bille. Tous se rêvent illustrateur ou auteur de bandes dessinées dans un secteur pourtant en difficulté.
Bane N'gbesso a déjà imaginé son personnage phare : Vitiligo, qui porte le même nom que la maladie auto-immune qui affecte l'épiderme. Son souhait : publier ses aventures dans un album.
« D'abord, je pense que je peux en faire mon métier, lance-t-il. Le problème que nous rencontrons est lié au matériel. C'est le matériel qui ralentit un peu le talent. Sinon, le talent, on l'a. C'est pourquoi nous nous basons beaucoup sur les illustrations. Pour la bande dessinée, nous avons beaucoup d'idées à produire. Mais peu sont ceux qui les réalisent ».
La bande dessinée doit s'adapter aux nouvelles réalités, au désir de renouveau des lecteurs, et ne plus se voir uniquement comme un art accessible aux personnes qui ne savent pas lire et écrire.
00:57 Lassane Zohoré, président du comité d'organisation de Coco Bulles, sur le ralentissement de la BD traditionnelle ouest-africaine
François Hume-Ferkatadji L'organisateur de l'événement, Zachary Assoumou, décrypte : « Il y a une évolution aussi au niveau des dessins parce que la manière dont on dessinait avant, par rapport à maintenant, ça a changé. On est un peu plus dans le digital, on utilise un peu plus les outils tels que les ordinateurs, les tablettes graphiques, pour travailler. Donc, pour les illustrations, ça a évolué. Mais, au niveau des ventes des BD, c'est plus compliqué. »
Si la période est difficile, Coco Bulles n'a pas abandonné sa volonté d'organiser des ateliers et conférences-débats. Le festival accueille également Kubuni, une exposition sur l'histoire et la diversité des bandes dessinées d'Afrique.