Dakar — Le projet de gestion des déchets solides, des eaux usées, des déchets d'équipements électriques et électroniques a réalisé depuis 2019 plusieurs ouvrages innovants de recyclage et de valorisation des déchets solides dans les villes de Touba, de Tivaouane et de Dakar, a indiqué vendredi, la représentante résidente de l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI), Assana Magagi Alio.
Ce projet a permis la capitalisation d'un système de tri d'ordures dans 200 ménages, l'étude de faisabilité et la construction d'une unité de traitement d'une capacité de trois tonnes par jour à Touba, a dit Mme Magagi Alio, lors d'un atelier de clôture dudit projet qui s'appuie sur modèles d'affaires innovants pour le recyclage et la valorisation des déchets solides au Sénégal.
Financé par le Grand-Duché du Luxembourg, il est mis en oeuvre par GGGI depuis 2019 à travers trois composantes : la gestion des déchets plastiques dans la ville de Touba, la gestion des déchets électriques, électroniques, électriques (DEEE) dans la ville de Dakar, et la gestion des eaux usées dans la ville de Tivaouane.
Il a aussi permis depuis son lancement, la mise au point des méthodologies et d'outils de mesure des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi, le développement de la stratégie "Touba ville verte" et la mise en place de sa feuille de route.
Assana Magagi Alio a indiqué qu'à Tivaouane, »le projet a permis de faire entre autres l'audit environnemental et la conformité environnementale de la station de traitement de boue de vidange de Tivaouane, et l'installation d'une station solaire de 24 kw pour couvrir 90% de besoins énergétiques de cette ville ».
La représentante résidente de l'Institut mondial pour la croissance verte (GGGI) a soutenu que l'évaluation indépendante du projet réalisée entre mars et avril 2023, »est globalement positif. » Le projet, dit-elle, »a permis de jeter au Sénégal les bases d'une gestion intégrée des déchets en initiant plusieurs actions structurantes même si par ailleurs beaucoup reste à faire ».
»Je vous invite donc à cet effet, à maintenir la mobilisation pour la consolidation des acquis à travers la mise en service des investissements, en attendant la mise à l'échelle nationale", a-t-elle lancé.
L'Attachée de coopération au développement du Grand-Duché du Luxembourg, Tania Martins Fidalgo, a expliqué que ce projet a été conçu comme un laboratoire d'innovation visant à explorer de nouvelles approches dans la gestion des déchets.
»Son évaluation a non seulement mis en évidence quelques défis et faiblesses, mais surtout, reconnu la pertinence et la cohérence de l'approche sur laquelle il se basait », a-t-elle soutenu, relevant »des améliorations tangibles, une meilleure gestion des déchets plastiques à Touba, une exploitation et une gestion des eaux usées à Tivaouane, la création de 31 emplois, une réduction des risques liés au démantèlement des déchets d'équipements électriques et électroniques à Dakar".
Mme Fidalgo a expliqué que les retards accumulés dans l'exécution du projet ont fourni un temps de réflexion et d'évaluation de la solidité des modèles d'affaires développés. »Ce temps de réflexion durant une phase de consolidation de 12 mois permet de revoir la stratégie, les cibles effectivement atteintes et de se concerter avec tous les acteurs », a-t-elle justifié.
Pour sa part, la directrice adjointe de la direction de l'environnement et des établissements classés, Reine-Marie Coly Badiane, a souligné qu'aujourd'hui l'un des défis majeurs, dans la gestion des déchets solides, reste le changement de paradigme des manières de faire et d'être pour lutter contre la dégradation de l'environnement.
Pour elle, cela nécessite une forte implication des services de l'Administration, des communautés, du secteur privé, du secteur informel, etc.
"Cet atelier est un moment fort dans le processus de ce projet qui offre l'opportunité d'évaluer et d'apprécier les différents résultats obtenus, les contraintes liées à la mise en oeuvre de ce dernier", a ajouté Mme Badiane.