Sénégal: Le risque de décès 2 à 10 fois plus élevé chez les bébés nés avec un faible poids, alerte une pédiatre

Dakar — Docteur Dieynaba Fafa Cissé, pédiatre au centre hospitalier national de Pikine, a alerté, vendredi, sur le risque de décès 2 à 10 fois plus élevé chez les bébés nés avec un faible poids de naissance, contrairement aux bébés nés avec un poids normal.

"Ces [bébés aux] faibles poids de naissance sont caractérisés par leur extrême vulnérabilité qui les expose à beaucoup de complications et une mortalité qui est significativement plus élevée par rapport aux nouveaux-nés qui sont nés avec un poids normal à la naissance. Donc, le risque de décès est deux à dix fois plus élevé chez ces bébés", a expliqué le Docteur Dieynaba Fafa Cissé.

Elle présentait une communication à l'occasion des 4emes journées sénégalaises de périnatalogie (17-18 novembre) dont le thème est »la prise en charge des faibles poids de naissance ».

Selon le docteur Cissé, les faibles poids de naissance représentent "la première cause de mortalité néonatale" et »plus de la moitié de la mortalité infanto-juvénile », c'est-à-dire les décès d'enfants avant cinq ans.

"Ils regroupent les nouveaux-nés qui sont prématurés atrophiques, c'est-à-dire qui sont nés viables avant 37 semaines d'aménorrhées et des nouveaux-nés qui sont nés à terme ou prématurés et qui présentent un retard de croissance", a-t-elle expliqué.

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Un bébé avec un poids faible est »un bébé dont le poids de naissance est inférieur à 2500 grammes, la taille ou le périmètre crânien sont significativement inférieures aux normes pour l'âge gestationnel et le sexe ».

Docteur Dieynaba Fafa Cissé, membre de la Société sénégalaise de pédiatrie, a expliqué que "la survie, la croissance et le développement optimal de ces enfants à faible poids de naissance restent un défi majeur, surtout dans les pays à ressources limitées comme le Sénégal".

L'atteinte de la cible 2 pour l'atteinte des objectifs de développement durable (ODD), qui vise l'horizon 2030 avec une mortalité infanto juvénile infantile inférieure à 25 pour 1000 naissances et une mortalité néonatale de 10 pour 1000 naissances, va donc nécessiter de "mettre en oeuvre des stratégies pour améliorer la prise en charge de ces faibles poids", a-t-elle préconisé.

Elle a rappelé qu'au Sénégal, l'incidence est estimée entre 15 et 19% des naissances vivantes, selon Lancet 2019.

Pour les prévenir, elle a recommandé de développer des stratégies. "Il y a la prévention anténatale qui est très importante et repose sur une meilleure prise en charge des complications obstétricale et périnatale basées sur des soins obstétricaux et néonataux d'urgence", a dit la pédiatre.

Ce qui implique à son avis d'avoir "un recourt plus systématique à la cortico thérapie anténatale, à l'administration de sulfate en magnésium et à l'antibiothérapie en cas de menace d'accouchement prématuré chez la mère, dans le but de réduire ces mortalités post- natales", entre autres, selon la spécialiste.

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