Le rôle des médias professionnels demeure capital dans les sociétés en tant qu'outils d'inclusion et d'émancipation, en dépit de la montée en puissance des médias numériques et des réseaux sociaux, a souligné, jeudi à Nouakchott, la présidente de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle, Latifa Akharbach.
"Les sociétés auront toujours besoin de médias professionnels, outils d'inclusion et d'émancipation", a déclaré Mme Akharbach, présidente en exercice du Réseau des Instances africaines de régulation de la communication, qui s'exprimait à l'ouverture d'un colloque international sous le thème "L'audiovisuel à l'ère du numérique : acquis et défis".
Malgré les grandes opportunités apportées par les médias numériques et les réseaux sociaux en termes d'accès à l'information et à la connaissance et de démocratisation de la liberté d'expression, poursuit Mme Akharbach, le rôle des médias audiovisuels notamment publics, demeure capital pour la santé démocratique des sociétés, l'animation du débat public, l'expression du pluralisme ou encore le renforcement de la cohésion sociale.
La présidente de la HACA a rappelé que le développement de l'offre audiovisuelle nationale et de proximité est une question d'importance capitale pour les sociétés africaines en prenant l'exemple de l'évolution que connaissent les industries culturelles et créatives sur le continent.
"Si, selon les chiffres de la Banque mondiale pour l'année 2023, l'Afrique ne pèse aujourd'hui que 5% des industries culturelles dans le monde, le potentiel du continent dans ce domaine est immense, et des progrès significatifs sont perceptibles", a-t-elle précisé.
Pour assurer un développement conséquent et pérenne de ces écosystèmes culturels et créatifs, Mme Akharbach a insisté sur le rôle des médias professionnels notamment audiovisuels, véritables vecteurs de créativité et d'innovation, et outils d'inclusion et d'émancipation.
Organisé par la Haute Autorité de la presse et de l'audiovisuel de Mauritanie et le Réseau francophone des régulateurs des médias, ce colloque a été marqué par la participation des instances de régulation des médias du Maroc, le Sénégal, le Mali, la Côte d'Ivoire, le Bénin et la France.
Les participants à ce colloque ont débattu de plusieurs questions dont notamment les grands enjeux techniques, économiques et culturels auxquels sont confrontés les médias audiovisuels à l'ère du numérique, les problèmes de diffusion et distribution des contenus audiovisuels face aux grands acteurs du numérique, les stratégies à adopter pour entretenir un espace audiovisuel pluraliste et compétitif face à l'évolution de l'offre numérique.
La délégation marocaine à ce colloque comprenait également Fatima Baroudi et Khalil Alami, membres du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle et Talal Salaheddine, manager des questions africaines au sein de la HACA.
Cette rencontre à laquelle a pris part l'ambassadeur du Maroc en Mauritanie, Hamid Chabar, sera couronnée par l'adoption de la déclaration de Nouakchott sur l'adaptation des techniques et outils numériques aux exigences de l'explosion numérique moderne.
Créé à Ouagadougou en 2007, le Réseau francophone des régulateurs des médias comprend 31 institutions membres d'Afrique, d'Amérique du Nord et d'Europe. Sa vocation principale est d'oeuvrer à la consolidation de l'Etat de droit, de la démocratie et des droits de l'Homme.