Ile Maurice: La tactique payante de l'alliance gouvernementale

18 Novembre 2023

L'opposition a beau se plaindre que le Premier ministre adopte une tactique pour éviter de répondre aux questions qui lui sont adressées lors de la tranche horaire allouée au Prime Minister's Question Time (PMQT) ou encore de calculer son temps de réponse à certaines questions pour pouvoir fournir des réponses à celles émanant des backbenchers du gouvernement, elle devrait néanmoins ne s'en prendre qu'à elle-même car la stratégie gouvernementale dictant le PMQT est payante.

La raison est que bien que les backbenchers du gouvernement soient en nombre largement inférieur, ils envoient un maximum de questions au Premier ministre et de ce fait, il existe une forte probabilité que leurs questions figurent parmi les premières sur la liste.

Pour la prochaine séance, soit le mardi 21 novembre, une question de Nando Bodha figure en première position. Il demandera au Premier ministre s'il y a des cas liés à la drogue Fentanyl à Maurice. Et juste après, il y a une question de Joanne Tour sur les incidents survenus le 21 octobre à la Citadelle et ensuite une interpellation de Salim Abbas Mamode, qui voudrait savoir du Premier ministre, quelles mesures qu'il compte prendre au sujet des commentaires faits sur la commission électorale et sur l'Electoral Supervisory Commission (ESC). On ne sera pas surpris que le Premier ministre réponde à ces trois questions mardi prochain.

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En fait, une analyse concernant la tranche allouée au PMQT au cours de ces trois dernières semaines démontre que les membres de l'opposition, pourtant dénombrés à 26 au Parlement, n'adressent pas beaucoup de questions au Premier ministre. Le 31 octobre, sur 16 questions figurant dans la tranche du PMQT, cinq émanaient des membres du gouvernement. Le 7 novembre, il n'y avait que neuf questions lors de la tranche du PMQT et quatre émanaient des backbenchers du gouvernement. Le 14 novembre, 12 questions figuraient au PMQT et la moitié d'entre elles, soit six questions provenaient des membres du gouvernement.

Ainsi, dans un Parlement opérant normalement, avec cette tendance d'adresser des questions, qui, rappelonsle, sont classées selon un tirage au sort, il existe plus de probabilités que les questions des banckenchers du gouvernement soient toujours mieux placées et rien n'empêche le Premier ministre de dicter sa loi par rapport au PMQT. A part les deux anciens ministres, Yogida Sawmynaden et Ivan Collendavelloo et le député Rajanah Dhaliah, qui fait profil bas depuis sa démission comme secrétaire parlementaire privé (PPS), les autres backbenchers que sont notamment Joanne Tour, Salim Abbas Mamode, Ashley Ittoo, Kavi Doolub, Naveena Ramyad et Buisson Léopold (ses questions portent surtout sur Rodrigues) adressent presque chaque semaine des questions au Premier ministre. Juste pour éviter que l'opposition ne monopolise la tranche du PMQT. Il est à noter que le Deputy Speaker, Zahid Nazurally, a aussi le droit de poser des questions mais qu'il ne le fait jamais.

Invité à dire si l'opposition ne faillit pas à sa tâche, le whip de l'opposition Patrice Armance ne partage pas cet avis. «L'opposition adresse aussi des questions aux ministres et souvent, quand ils savent qu'ils ne seront pas présents au Parlement, ils ne formulent pas de questions», explique-t-il.

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