La prise en charge des nouveau-nés prématurés ou de faible poids, nés à termes, demeure une préoccupation majeure pour le Sénégal. Pour le Docteur Dienaba Fafa Cissé, pédiatre au centre hospitalier universitaire (Chu) de Pikine, «l'incidence dans le pays a été estimée à 15 et 19% des naissances vivantes en 2019».
La communauté internationale a célébré hier, vendredi 17 novembre, la journée de la prématurité. Une commémoration qui coïncide, au Sénégal, avec les 4ème journées de périnatalogie, avec comme thème principal : «Prise en charge des nouveau-nés de faible poids de naissance». Selon Dr Dienaba Fafa Cissé, pédiatre et membre de la Société sénégalaise de pédiatrie, les bébés de faible poids à la naissance, constituent un véritable problème de santé publique, avec des conséquences à court et à long termes qui peuvent affecter le capital humain futur de nos sociétés. «Selon les estimations de l'Oms en 2021, ils représentent chaque année 15 à 20% des naissances à travers le monde ; soit en valeur absolue plus de 20 millions de naissances parmi lesquelles on a environ 15 millions de prématurés» a-t-elle fait comprendre.
A en croire la spécialiste, la très grande majorité de ces nouveau-nés de faible poids à la naissance, à savoir 90%, naît dans les pays en voie de développement et principalement en Asie du Sud-Est et en Afrique Subsaharienne. «En Afrique Subsaharienne, l'incidence a été estimé en 2015 à 14% environ, avec 5 millions de cas ; alors qu'en Asie, elle était à 26%, avec plus de 9 millions par an». « Au Sénégal, l'incidence a été estimée à 15 et 19% des naissances vivantes, selon l'enquête Step 2019», a renseigné Dr Cissé.
Parlant de cette prise en charge, la spécialiste a déclaré que ces faibles poids de naissances sont caractérisés par une extrême vulnérabilité qui les expose à beaucoup de complications et également à une mortalité qui est significativement plus élevée par rapport aux nouveau-nés avec un poids normal. «Le risque de décès chez ces derniers est deux à dix fois plus élevé chez ces bébés (de faible poids). Elle représente la première cause de mortalité néonatale et plus de la moitié de la mortalité infanto-juvénile, avant 5 ans», a soutenu Dr Diénaba Fafa Cissé. Et de poursuivre : «ce qui fait que la survie, la croissance et le développement optimal de ces bébés de faible poids de naissance reste un défi majeur, surtout dans nos pays à ressources limitées comme le Sénégal».
LES CAUSES DE LA PREMATURITE
Dans une étude réalisée au Sénégal, plusieurs facteurs étiologiques associés à la prématurité ont été identifiés. Il s'agit, selon les acteurs, d'un bas niveau d'instruction, de la maigreur, du nombre de Consultation prénatale (Cpn) inférieur à 3, des infections génito-urinaires, de l'anémie et des hémorragies isolées, entres autres. Les principales complications obstétricales étaient l'hypertension artérielle (Hta) et la pré-éclampsie qui ont conduit à des césariennes. «La lutte contre ces facteurs constitue un moyen efficace de prévenir la prématurité dans nos pays à faibles revenus».
Selon une publication de Cairn.info, au Sénégal, particulièrement dans la région de Dakar, les références de nouveau-nés entre centres de soins sont très fréquentes, en particulier durant les pics de naissance, entre juillet et octobre de chaque année.