Le Liberia a reçu les félicitations des observateurs de l'Union européenne (UE) et de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour la bonne tenue du second tour de la présidentielle. Le président sortant, George Weah, a accepté sa défaite face à l'opposant Joseph Boakai.
"Le dépouillement a été pour l'essentiel effectué de manière efficace, précise et transparente, mais d'importantes étapes de réconciliation ont été omises dans le but d'accélérer le processus. Nos observateurs suivent, en ce moment, le processus de dépouillement dans les centres de décompte à travers le pays. Jusqu'à présent, le processus est évalué transparent dans l'ensemble, efficace et ordonné.
Nous continuerons à suivre et à observer le décompte jusqu'à ce qu'il soit finalisé. Nous suivons également le traitement des plaintes et des appels. La mission restera dans le pays jusqu'au 10 décembre pour suivre toutes les étapes restantes de ce processus électoral", a déclaré Jarek Domanski, observateur en chef adjoint de la mission d'observation de l'UE.
Le président sortant du Liberia, George Weah, a reconnu sa défaite à l'élection présidentielle de mardi dernier face à l'opposant Joseph Boakai. "Ce soir, le CDC (le parti de M. Weah) a perdu l'élection mais le Liberia a gagné. C'est le temps de l'élégance dans la défaite", a déclaré George Weah. "Les résultats annoncés ce soir, bien que non finaux, indiquent que (M.) Boakai a une avance que nous ne pouvons rattraper.
J'ai parlé au président élu Joseph Boakai pour le féliciter pour sa victoire", a dit George Weah. Les résultats publiés vendredi par la commission électorale, après des votes dans plus de 99% des bureaux, donnaient 50,89% à Joseph Boakai, et 49,11% à George Weah. Joseph Boakai bénéficiait d'un peu plus de 28 000 voix d'avance après que quelque 1,6 million de bulletins ont été dépouillés. Environ 2,4 millions de Libériens étaient appelés aux urnes mardi et la participation a dépassé les 65% selon les chiffres publiés sur le site de la commission électorale.
Vainqueur, Joseph Boakai dirigera pour six ans la tête de ce pays anglophone d'environ cinq millions d'habitants. Il prend sa revanche contre celui qui l'avait battu au second tour en 2017 avec plus de 61% des voix, mais auquel ses détracteurs reprochent de ne pas avoir tenu ses promesses de combattre la pauvreté et la corruption. Cette élection était la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia créée en 2003 (et partie en 2018) pour garantir la paix après les guerres civiles.
Au-delà du choix de la personne appelée à diriger ce pays en quête de stabilité après les années de guerre civile et d'épidémie d'Ebola, l'un des enjeux de l'élection était son déroulement pacifique et régulier ainsi que l'acceptation des résultats, alors que la démocratie est malmenée par une succession de coups d'Etat en Afrique de l'Ouest. Les missions de l'UE et de la Cédéao ont salué le déroulement globalement pacifique du second tour.