Le Préfet du département de Pikine, représentant le Gouverneur de la région de Dakar, a procédé au lancement des opérations de lutte anti vectorielle dans la commune de Guinaw Rail Sud, dans la banlieue Dakaroise. Il s'agit de mener des opérations de sensibilisation, de délarvation et de saupoudrage de grande envergure des quartiers et bassins, pour lutter contre les moustiques et autres anthropoïdes vecteurs de maladies transmissibles dans toute l'étendue de la région de Dakar. Une opération recommandée par le ministère de la Santé et de l'Action sociale, pour lutter contre la maladie de la dingue.
A en croire le chef du Service national de l'Hygiène, les opérations ont un impact direct sur la lutte contre la prolifération des moustiques. «Nous venons juste de sortir de l'hivernage et nous avons constaté qu'il y a une prolifération de moustiques, causant beaucoup de nuisances aux populations, les bassins de rétention qui sont remplis et entourés de bernes, en plus des cas de dingues que nous avons notifié dans le district sanitaire de Pikine», a laissé entendre le médecin-chef, le médecin-colonel Maodo Malick Diop qui poursuit : «Actuellement, c'est le district le plus touché parce qu'il y a des cas dans les régions, mais moins qu'ici. Ici, on parle de 57 cas, d'après le médecin-chef de district de Pikine», a expliqué le chef de service.
Il préconise une rupture de la chaine de transmission, pour faire face à la maladie. «Il va falloir rompre la chaine de transmission. La dingue, c'est une maladie qui n'a pas de traitement spécifique c'est-à-dire que ce n'est pas comme le palu ou on vous donne des ACT, on vous donne des trucs et puis vous guérissez. Avec la dingue, c'est des virus. Ces virus, pour l'instant, on n'a pas de traitement ; dons il n'y a que la prévention», a expliqué ce dernier qui ajoute que quand on sait que la dingue est causée par la piqure de moustique, l'objectif est de voir comment réduire considérablement la densité des populations de moustiques.
«Nous savons qu'au niveau des bassins de rétention, les flaques d'eaux constituent en général les sites de reproduction de ces moustiques-là. Il va falloir qu'on les traite, qu'on les "délarve", pour tuer tout ce qui est larve, ensuite s'attaquer à la population adulte des moustiques qui, en général, agresse les populations», martèle le chef des agents du Service d'Hygiène. A l'en croire, ces actions seront accompagnées d'opérations techniques telles que la nébulisation spatiale ou le saupoudrage, des opérations de sensibilisation via des visites à domicile, pour que les populations adoptent de bonnes pratiques d'hygiène et en profiter pour identifier d'éventuels sites de gites larvaires pour procéder à leur destruction.
DES DRONES UTILISÉS POUR LA NÉBULISATION SPATIALE ET LE SAUPOUDRAGE, POUR GAGNER EN TEMPS
Pour l'innovation de cette année, le médecin-colonel a remercié l'équipe de la Brigade régionale. «Nous avons utilisé des drones qui nous ont d'abord permis de faire la cartographie de tous les bassins de rétention, pour avoir des données et par rapport à la superficie, pour ajuster le dosage des produits. Ces drones seront ultérieurement utilisés pour procéder à la nébulisation spatiale, au saupoudrage, pour nous permettre de gagner en temps. Et cela nous permettra d'économiser parce que, avant, c'était des véhicules avec du carburant plus les ressources humaines. Mais, le plus important, c'est que ça va réduire l'impact du contact entre le produit et les populations», a conclu le médecin-colonel.
Pour sa part, le maire de la commune s'est réjoui du choix non fortuit de Guinaw Rail Sud. «Nous avons 6 bassins de rétention dans des quartiers différents. Et imaginez combien ça peut nous produire comme moustiques. Cette opération est venu à son heure d'autant plus que les populations nous ont tout le temps interpelés sur la question», a expliqué Abdoulaye Diop. Le maire de la commune de Guinaw Rail Sud ajoute que l'insécurité et l'occupation anarchique des rebords des bassins par des mécaniciens accentuent le problème. Il a demandé l'appui de la Préfecture pour mettre de l'ordre dans la commune.
De son côté, Moustapha Ndiaye, le préfet du département de Pikine, qui a procédé au lancement, s'estime heureux pour le choix porté sur cette commune qui fait face à des sites de gites larvaires mais aussi l'utilisation d'un matériel de pointe pour mener à bien la lutte anti vectorielle. Avant d'inviter les populations à suivre scrupuleusement les recommandations des agents du Service national d'Hygiène mais également les accompagner pour réussir ce combat. Revenant sur les interpellations sur l'occupation anarchique, le préfet dira : «avant cette question d'insécurité, il y a cette question d'Hygiène publique qui est tellement importante aux yeux des populations et également plus importante aux yeux de nos gouvernants. Les questions d'hygiène, de salubrité sont tellement importantes, raison pour laquelle l'Etat a doté le Service d'Hygiène d'importants moyens pour assurer la prévention», a martelé le préfet du département de Pikine.