Au Gabon, la « taskforce » sur la dette a remis son rapport des 60 jours, après que ce groupe de travail pour le contrôle, l'audit et la vérification des marchés publics a été réactivé en septembre par les autorités de transition Dans ce rapport de 12 pages daté du 15 novembre, la « taskforce » recommande « des mesures urgentes et fortes » pour assainir les finances du Gabon et lutter contre les détournements d'argent public.
Le groupe de travail dirigé par l'expert franco-gabonais Pierre Duro recommande une « politique radicale ». Bâtiments scolaires, voiries, réseau d'eau potable, l'équipe avait pour mission de vérifier l'ensemble des contrats engageant des fonds publics avec une « tolérance zéro » pour les fraudes, fausses déclarations, surfacturations et rétro-commissions, peut-on lire dans le rapport.
La « taskforce » identifie plusieurs cas litigieux. Par exemple, le cas d'un lycée technique sur le littoral dans le sud du pays. Cinq milliards de francs ont déjà été touchés par l'entreprise pour seulement 15 % des travaux effectués en 10 ans : le dossier a été transmis à la justice.
Dans d'autres cas énoncés dans le rapport, la « taskforce » affirme que les entreprises ayant reconnu des trop-perçus s'engagent à terminer les travaux à leurs frais.
En ce qui concerne l'impôt, déjà 20 milliards de francs CFA ont été recouvrés auprès des entreprises selon la taskforce, mais encore 46 milliards seraient à percevoir.
Le rapport pointe globalement des carences dans l'utilisation des fonds publics engagés, le manque de compétence de personnes chargées de coordonner les projets, le non-respect des procédures de marchés publics et l'absence de stratégie dans la programmation des remboursements des emprunts - par le Trésor public et la par Direction générale de la dette.