Congo-Kinshasa: Campagne électorale - Pourvu que prévale la force de l'argument !

19 Novembre 2023
analyse

Le 19 novembre dernier, s'est ouverte la pêche aux voix en vue des élections générales (présidentielle et législatives) du 20 décembre prochain en République démocratique du Congo (RDC).

Pendant donc près d'un mois, les différents candidats en lice parcourront monts et vallées pour aller à la rencontre des 44 millions d'électrices et d'électeurs qu'ils tenteront de séduire avec leurs programmes respectifs. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la campagne promet d'être âpre et haletante et ce, au regard des poids des candidats qui ne comptent pas pour du beurre.

En effet, alors que le président sortant, Félix Tshisékédi, fait des pieds et des mains pour bénéficier à nouveau de la confiance de ses compatriotes, Martin Fayulu, lui, tente, après sa mésaventure électorale de 2018, de prendre sa revanche sur l'histoire.

Pendant ce temps, Moïse Katumbi qui, pour la première fois, prend part à une présidentielle en tant que candidat, se positionne comme l'homme du renouveau. Il en est de même pour l'ex-Premier ministre, Matata Ponyo, Denis Mukwegué et Delly Sessanga qui n'entendent pas faire de la figuration.

Mieux, ces trois derniers et Moïse Katumbi n'excluent pas, dans les jours à venir, de désigner un candidat unique, si l'on en croit les termes de la coalition mise en place à l'issue de la rencontre de Pretoria. Y parviendront-ils ? On attend de voir.

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Toujours est-il que si elle part en rangs dispersés, l'opposition a très peu de chances de l'emporter face à Félix Tshisékedi qui, non seulement bénéficie de la prime au sortant, mais aussi garde la haute main sur l'appareil d'Etat.

Aucun sacrifice n'est de trop si l'objectif est d'améliorer la gouvernance

Cela dit, quand on sait que les campagnes électorales en RDC donnent souvent lieu à des escarmouches et à des scènes de violences, on ne peut que croiser les doigts tout en appelant les candidats à plus de responsabilités. Il faudra tout faire pour éviter des accrochages ou affrontements entre militants et sympathisants des uns et des autres.

Seul doit prévaloir la force de l'argument et non l'argument de la force. Car, le terrain politique, il faut le rappeler, est très différent d'un ring de boxe où on bande les muscles. C'est en cela qu'il faut espérer que les différents candidats en lice, dans le souci d'aller à un scrutin apaisé, oeuvreront, dans les jours à venir, à la mise en place d'un Code de bonne conduite aux fins d'éviter d'éventuelles dérives susceptibles de troubler la quiétude sociale en RDC déjà en proie à une insécurité grandissante.

La communauté internationale pourrait aussi y contribuer en veillant à ce que les institutions se tiennent à équidistance des chapelles politiques pour jouer convenablement leur rôle. En tout cas, il faut que soient respectées les règles du jeu et cela, afin de prévenir toute forme de contestation.

Ce faisant, et dans le souci de favoriser une véritable expression de la démocratie en RDC, n'y a-t-il pas lieu, à l'avenir, de travailler à ce que le scrutin présidentiel passe d'un tour à deux, à l'instar de ce qu'il se passe dans bon nombre de pays ?

Certes, d'aucuns objecteront qu'au regard du gigantisme de la RDC, un scrutin à deux tours serait très fastidieux et coûteux sur les plans logistique et financier. Mais comme on le sait, aucun sacrifice n'est de trop si l'objectif est d'améliorer la gouvernance.

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