Le Syndicat national des journalistes aux Comores (SNJC) a organisé un concert de solidarité, hier, samedi 18 novembre, à Moroni. Le but : lever des fonds pour la création d'une « mutuelle de santé » destinée aux journalistes comoriens, qui peinent à vivre et à se soigner avec leurs salaires insuffisants. Car la majorité d'entre eux fait face à des situations médicales nécessitant des soins onéreux, les obligeant parfois à lancer des cagnottes. Le SNJC aspire à mettre fin à cette pratique et à créer une mutuelle pour la première fois dans l'histoire des médias comoriens.
Pour la circonstance, la présidente du SNJC a poussé la chansonnette. Aux Comores, la grande majorité des journalistes travaillant pour le service public gagne moins de 200 euros par mois, tandis que ceux du privé n'ont pas de revenus fixe.
Faïza Soulé Youssouf, présidente du SNJC : « Si nous parvenons à collecter des fonds pour une année, deux ans, trois ans, ça ne serait pas mal. Nous allons réfléchir aux voies et moyens pour pérenniser cette couverture médicale, c'est très important pour la sérénité du journaliste, pour la dignité du journaliste et pour l'indépendance du journaliste. Donc, nous allons continuer le combat comme on dit, puis voir avec les pouvoirs publics, c'est leur rôle pour que cette mutuelle de santé soit pérenne ».
Initiative bien accueillie
L'initiative est bien accueillie par les citoyens avec l'appel à un soutien massif, mais aussi par les journalistes qui demandent plus de moyens aux pouvoirs publics. Binti Mhadjou est journaliste à l'ORTC, la télévision nationale : « J'en profite de cette occasion pour parler également de l'appui des pouvoirs publics par rapport au travail des journalistes. Côté formation également, je pense que les pouvoirs publics devraient miser un peu plus là-dessus parce que plus tu formes le journaliste et plus le métier se fait correctement ».
Bénéficier d'une couverture médicale adéquate est aussi perçu comme un moyen pour les journalistes comoriens d'éviter de céder à la tentation de la corruption et garder leur indépendance surtout en cette période électorale qui s'ouvre.