Ile Maurice: Drains - Des milliards engloutis

19 Novembre 2023

Au cours des dernières années, les discours budgétaires ont révélé une allocation substantielle de fonds pour la construction et la rénovation des drains dans les zones à risque d'inondation. Toutefois, malgré ces investissements comptabilisables en milliards de roupies, la réalisation efficace des projets semble être un défi persistant, laissant place à des résultats mitigés.

Car les inondations et les accumulations dans plusieurs endroits perdurent. Le ministre de l'Infrastructure nationale, Bobby Hurreeram, plaide en faveur de la construction de drains en béton armé, tandis que le Premier ministre estime qu'aucun drain ne pourra évacuer un grand volume d'eau à la suite des averses qui durent une heure. Cette divergence d'opinions met en lumière la complexité du défi pour aborder efficacement les problèmes présents et futurs.

En 2018-19, le ministre des Finances de l'époque, Pravind Jugnauth, avait alloué Rs 2,5 milliards pour divers projets d'infrastructures, y compris l'amélioration des drains, lorsque le nombre de zones inondables était de 25. Cette somme a été suivie d'une allocation de Rs 650 millions l'année suivante pour la construction de drains dans 40 zones à haut risque.

Dans le Budget 2019- 2020, une somme colossale - Rs 650 millions - avait été réservée à la construction de drains dans des zones à risque élevé telles que Fond-du-Sac, Cottage, Vallée-Pitot, Tranquebar, Baie- du-Tombeau. Cette initiative visait à atténuer les problèmes d'inondation qui touchaient déjà 25 zones à l'époque. Cependant, malgré cette allocation importante, les résultats n'ont pas été uniformément probants. Une somme de Rs 6 millions a été allouée à la réhabilitation des routes et des systèmes de drains dans des zones du Sud, notamment NouvelleFrance, Grand-Bois et Bois-Chéri. Cependant, il est crucial de noter que malgré les investissements continus, des inondations persistent dans certaines régions à risque.

%

Des sommes colossales

Le Budget suivant, celui de 2020- 2021, a doublé l'investissement en allouant Rs 1,2 milliard du National Environment Fund à la construction d'infrastructures de drainage. Une part notable de ces fonds, soit Rs 314 millions, était destinée à la stabilisation des glissements de terrain sur les routes. De plus, Rs 790 millions étaient dédiées au nettoyage, à l'embellissement et à la gestion des déchets solides. Cependant, des pertes financières ont été signalées, notamment en raison de la nécessité de réviser les projets déjà alloués.

Le Budget 2021-2022 a annoncé un plan ambitieux de 1 500 projets de drains, avec une enveloppe de Rs 11,7 milliards sur trois ans. Malgré ces investissements, le nombre de zones inondables est maintenant de 297, avec 67 considérées comme à haut risque. Les résultats mitigés des projets antérieurs soulèvent des préoccupations quant à l'efficacité des stratégies adoptées jusqu'à présent. Cette année, le rapport de l'Audit a révélé que sur les 11,7 milliards, seulement Rs 647,9 millions ont été allouées, suscitant des inquiétudes quant à la gestion efficace des fonds. La National Development Unit (NDU), responsable de 900 projets, n'a entrepris des travaux que sur 84 sites, ce qui souligne une inefficacité opérationnelle.

Le Budget suivant, en 2022- 2023, a ajouté Rs 3,8 milliards au programme, couvrant 20 nouvelles régions. Cependant, malgré ces ajouts budgétaires, des problèmes persistants ont été signalés dans la mise en oeuvre des projets, conduisant à des révisions fréquentes et à des coûts supplémentaires. D'autres questions ont été soulevées également sur la planification et l'exécution des projets à la lumière des défis antérieurs. Outre les travaux de construction de drains, un programme de préparation en amont de la saison des pluies est également en place. Cela comprend le nettoyage des drains et des rivières pour faciliter le passage de l'eau en cas d'averses. Cependant, malgré ces efforts, des inondations persistent dans certaines zones à risque.

Les inondations continuent de hanter certaines régions malgré les investissements considérables dans des projets d'infrastructures destinés à atténuer ce problème récurrent. Bobby Hurreeram préconise la construction de drains en béton armé pour lutter contre les inondations. Selon lui, cette méthode offre une solution durable pour gérer les eaux pluviales. Cependant, le Premier ministre Pravind Jugnauth souhaite adopter une position plus nuancée, soulignant que même les drains les plus sophistiqués ne peuvent faire face à des volumes d'eau exceptionnels résultant d'averses torrentielles. À la place, il appelle à trouver des solutions «vraies» pour évacuer en toute sécurité une partie substantielle de l'eau jusqu'aux rivières pendant les fortes averses. Cette divergence d'opinions souligne la nécessité de réévaluer les approches actuelles.

Bien que des montants considérables aient été alloués aux projets de construction de drains au fil des Budgets, des défis persistent, mettant en évidence la nécessité d'une planification stratégique, d'une gestion efficace des fonds et d'une mise en oeuvre cohérente pour résoudre les problèmes d'inondation à long terme. Les approches «vraies» comme le souhaite le Premier ministre pourraient inclure des mesures telles que la création de zones tampons naturelles, la restauration des écosystèmes riverains, et la promotion de surfaces perméables pour permettre une absorption adéquate des eaux pluviales.

297 zones inondables, dont 67 à haut risque

Divers travaux pour l'installation de drains ont été entrepris dans plusieurs régions de l'île. Si cela a atténué le problème d'accumulation d'eau dans certains endroits, le problème n'a pas été complètement résolu dans d'autres. Maurice compte 297 zones inondables et 67 sont à haut risque selon une étude effectuée par la Land Drainage Authority. Certaines régions qui n'étaient pas sur la liste des zones inondables ont dû être incluses. Les endroits qui sont fréquemment inondés sont Chemin-Grenier, Surinam et Souillac, Vallée des-Prêtres, Tranquebar, Nouvelle-France, La Flora, Bambous, entre autres.

AllAfrica publie environ 600 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.