Alors que les banques de développement régionales (BDR) continuent de gagner en importance dans le financement durable des PMA, il est impératif de maximiser leur impact, en renforçant particulièrement leur présence en Afrique et en explorant des mécanismes innovants tels que l'utilisation des DTS.
L'essor des pays les moins avancés (PMA) vers le développement durable dépend de manière cruciale de la disponibilité de financements adéquats et durables.
Dans cette dynamique, un acteur clé émerge : les banques de développement régionales (BDR).
Ces institutions financières, souvent méconnues, ont récemment gagné en importance, représentant 5 % des décaissements bruts d'aide publique au développement (APD) en 2021 et 11 % des décaissements bruts des institutions multilatérales vers les PMA.
BDR : levier stratégique pour un avenir financier durable
L'impact des BDR varie considérablement entre les régions, avec une influence significative en Asie et une présence moins marquée en Afrique.
Cette disparité souligne le potentiel inexploité des BDR dans le paysage financier du développement des PMA africains, suggérant des opportunités d'expansion pour renforcer leur rôle.
Parmi les PMA asiatiques, les BDR ont représenté 10% des décaissements bruts d'APD, soulignant leur rôle crucial dans le financement du développement régional.
En revanche, pour le PMA africain médian, cette part était seulement de 4% au cours de la période 2017-2021.
Cela met en lumière des possibilités d'extension de l'activité des BDR en Afrique, notamment en renforçant leur présence dans le paysage financier des PMA.
L'exemple concret de la Banque africaine de développement (BAD) illustre cette dynamique.
La BAD a déjà mis en oeuvre des programmes d'émission d'obligations, contribuant ainsi à mobiliser des fonds, y compris dans les devises des PMA africains.
Cependant, il est crucial de souligner que ce potentiel n'est pas pleinement exploité dans tous les PMA africains, laissant place à des opportunités d'expansion.
Par ailleurs, les BDR jouent un rôle essentiel sur les marchés obligataires africains.
Par exemple, Uemoa-Titres, qui soutient les Etats membres de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), facilite l'émission de titres de créance publique.
Cette démarche contribue à la levée de capitaux et offre un exemple concret du rôle potentiellement catalytique des BDR dans le développement financier des PMA.
Dans un contexte où les PMA sont confrontés à des défis complexes et interconnectés, l'augmentation de la capitalisation des BDR émerge comme une stratégie prometteuse.
Une capitalisation renforcée permettrait aux BDR d'être mieux préparées à répondre aux crises futures en déployant rapidement des ressources financières cruciales pour les PMA.
En outre, l'utilisation des droits de tirage spéciaux (DTS) via les BDR pourrait jouer un rôle catalytique majeur.
Cette approche innovante pourrait offrir une solution aux défis financiers auxquels sont confrontés les PMA, favorisant ainsi une croissance durable et la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).
En conclusion, le rôle des BDR dans le financement durable des PMA est indéniable.
Alors que ces institutions continuent de gagner en importance, il est impératif de maximiser leur impact, notamment en renforçant leur présence en Afrique et en explorant des mécanismes innovants tels que l'utilisation des DTS.
Ainsi, les BDR peuvent jouer un rôle critique dans la réalisation d'un développement durable et équitable pour les PMA, contribuant ainsi à l'atteinte des objectifs mondiaux de développement.