Dès 15 heures, vêtus en orange, ils circulaient dans la ville pour attendre l'heure du départ.
C'était une initiative pour dire à leur candidat bien-aimé « C'est sûr, vous allez l'emporter pour la deuxième fois ».
Les partisans de Tanora MalaGasy Vonona ont organisé un carnaval samedi 18 novembre dernier. Pour eux, Andry Nirina Rajoelina succèdera à lui-même. « Premier tour dia vita », tel est le slogan.
L'ironie, c'est que cette courte phrase, facilement mémorisée, a été justement empruntée à leur pire ennemi lorsque celui-ci a participé aux élections présidentielles du 16 décembre 2001 contre le régime en place à l'époque.
Par ailleurs, le pourcentage des voix votant le postulant fut approximatif.
Après le dépouillement du scrutin, personne ne sait exactement combien de voix Rajoelina a obtenu dans la ville d'Antsiranana. Mais, poussés par leur enthousiasme, les oranges crient déjà victoire.
« C'est déjà dans la poche. Je ne suis plus la tendance électorale », a déclaré une dame de 60 ans, avec le sourire.
Pour elle, Andry Rajoelina sera bientôt, à nouveau, le locataire d'Iavoloha. Effectivement, les opinions divergent.
Pour certains, il est trop tôt pour une célébration. « C'est de l'autoproclamation, à ma connaissance, la CENI n'a pas encore dit son dernier mot. Donc , il faudra attendre », s'exprime Ahmad, un observateur. En outre, le carnaval était maigrement assisté, ce qui reflète le faible taux de participation de la population. « Il y avait environ 200 personnes, je crois. Bref c'est une euphorie timide, pas à la hauteur de la liesse prévue », dixit Marx, un photographe qui a assisté à l'événement.
En effet, l'information circulait dès la nuit du 16 novembre, « Un cortège aura lieu puisque le candidat numéro 3 a creusé l'écart ».
En vérité, cette idée a été conçue par certains intendants de la ville.
Ceux-ci ont impérieusement influencé des associations dans chaque quartier.
Coûte que coûte, ils ont inculqué de gré ou de force l'idéologie orange dans la région septentrionale de la Grande île.
Une mission à moitié accomplie, car la plupart des habitants grossit les rangs de la majorité silencieuse ces deux dernières années.
En somme, agir en attendant, c'est ce qu'ont fait les fidèles à Andry Rajoelina.
Sous un autre angle, il s'agit d'une provocation.
L'objectif est de démoraliser le camp adverse.