Burkina Faso: Le prix de la paix

20 Novembre 2023

La Commission de réception et de gestion des dons a fait le bilan du onzième mois de son fonctionnement. Le moins que l'on puisse dire c'est que les perspectives sont reluisantes et que le peuple du Burkina a compris que personne ne viendra faire son bonheur à sa place. Pour le seul mois d'octobre 2023, la somme de 104 747 848 FCFA a été récoltée.

A cela s'ajoutent de nombreux dons en nature dont des vivres, des effets d'habillement, du carburant, des motos, des pick-up, des bons de permis de conduire, des forages, des ordinateurs et des outils de télécommunication. En onze mois, l'ensemble des contributions en espèces depuis le lancement de l'opération est de 1 454 500 423 F CFA. Au regard de biens de paramètres, on peut arguer de manière triviale comme au marché Rood wooko que « c'est bon », même si « ce n'est pas arrivé ».

L'objectif étant de répondre à l'appel du chef de l'Etat, le capitaine Ibrahim Traoré, à chaque Burkinabè, de l'intérieur et de la diaspora, de participer à la dynamique de reconquête du territoire national et au soutien des personnes affectées, à travers des contributions volontaires pour faire face à la crise multidimensionnelle que traverse notre pays. Mais au regard de notre histoire récente où le Burkinabè rechigne à contribuer quelle que soit la nature à un élan populaire, il est loisible de comprendre que ce mot d'ordre lancé par le Président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré, a reçu un écho favorable.

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Mieux, dire que les Burkinabè ont adopté cette volonté d'impliquer chaque fille et fils du Faso partout où il se trouve est une réalité. L'effort de paix est donc le bienvenu et contribue grandement à la reconquête d'une nation qui aspire à la paix pour se mettre résolument au travail. Les sages disent que « l'oiseau ne dit pas merci à la branche » puis qu'il reviendra s'y poser. Alors, le Faso ne dira pas merci à ses fils et filles qui ont compris que pour la paix, aucun sacrifice n'est de trop.

Il y a une accumulation de petites choses qui viennent du cœur pour former un acte grandiose. C'est comme ces ruissellements d'eau insignifiante à la source mais à force de se regrouper, finissent par faire un étang, un lac, une lagune, un fleuve et un océan. Pour la gloire du pays de ses ancêtres rien n'est donc de trop. Il faut mettre la main à la pâte, sinon à la poche, et contribuer à écrire des pages nouvelles. Au regard de l'actualité du front, il est temps que cette contribution se renforce. En tout cas, dire que les nouvelles sont bonnes, est un truisme.

Si les Burkinabè combinent une contribution généreuse, une acceptation du sacrifice au moment où tout laisse à croire que le soulagement n'est pas loin et les historiens de la guerre vous le diront, l'effort parait plus lourd à porter quelle que soit sa durée vers la fin. C'est comme la course. Il faut redoubler d'effort sinon, l'esprit vous pousse toujours à ralentir au moment où il faut accélérer. Nul doute que cet effort qui va crescendo connaitra une accélération des contributions de cet élan de solidarité qui met en pole position le modèle burkinabè de la solidarité qui, en fait, traduit la fusion, la confiance entre gouvernants et gouvernés.

Il y a des situations positives qu'il nous faudra à tout prix capitaliser après la guerre. Le don de soi, le compter sur soi, la patrie d'abord, la solidarité. Des actes que nous devons donc entretenir et surtout faire la part des choses. Tout ne s'obtiendra pas à la fois et en même temps. Il faudra donc regarder chaque fois le contexte et poser nos actes, de contrition ou de revendication. C'est bien pour le Faso de demain que nous manifestons ainsi aujourd'hui.

Au moment où les nouvelles du front sont agréables dans tous les groupements des forces de sécurisation, comme un seul homme donnons-nous la main pour porter l'estocade à ces bandits de grands chemins. L'espoir est d'autant plus permis que grâce à ces efforts conjugués des Burkinabè, le pays se donne de plus en plus les moyens d'acquérir les équipements et les armements où et comme il le souhaite. C'est le prix de la paix à payer, mais comme aime à le dire avec conviction le capitaine Traoré, « si cette guerre a été imposée à la présente génération, c'est parce qu'elle a les moyens de la remporter ».

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