Afrique: Les réformes politiques et économiques sont essentielles à la révolution de l'industrialisation de l'Afrique

Le directeur de la Commission économique pour l'Afrique déclare que l'engagement du gouvernement et les solutions locales stimuleront la ZLECAF

Des approches inclusives et durables sont essentielles au développement industriel de l'Afrique, déclare le Directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), Stephen Karingi.

« L'industrialisation est le résultat d'une bonne politique. Nous avons besoin d'un engagement de la part des États membres en faveur de réformes politiques et économiques propres à promouvoir l'industrialisation du continent », a déclaré M. Karingi.

Telle est l'allocution du directeur de la CEA prononcée lors du Dialogue de haut niveau sur le développement qui a pour thème : « Comment l'Afrique pourrait-elle tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour stimuler une industrialisation durable et inclusive », à la Conférence économique africaine (AEC) 2023 qui se tient à Addis-Abeba, en Éthiopie du 16 au 18 novembre 2023.

L'AEC est organisée conjointement par la Banque africaine de développement, la Commission économique pour l'Afrique et le Programme des Nations Unies pour le développement, sous le thème « Les impératifs pour un développement industriel durable en Afrique » en 2023.

La Conférence offrira l'occasion aux participants d'examiner la question de l'industrialisation sur le continent.

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M. Karingi a noté que la mission de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) est d'unir les économies africaines et de créer un marché unique pour 1,5 milliard de personnes en Afrique afin de promouvoir le commerce africain. Cela nécessite une volonté politique de la part des États membres

Tout en présentant les enseignements tirés par l'Éthiopie auprès d'autres pays industrialisés, le Ministre de l'industrie de la République fédérale démocratique d'Éthiopie, Melaku Alebel, a déclaré que le pays poursuit activement divers mécanismes de fabrication par le biais de la ZLECAf afin de créer des opportunités d'emploi et de croissance économique. Pour promouvoir l'industrialisation, l'Éthiopie a fortement investi dans des réformes politiques et réglementaires.

Concernant les infrastructures, le ministre éthiopien a déclaré que le pays a investi massivement dans les infrastructures, notamment ferroviaires, aériennes, énergétiques et routières.

Message à l'occasion de la journée de l'industrialisation de l'Afrique.Pour une industrialisation plus durable et plus inclusive en Afrique

Par Antonio Guterres

Il est essentiel d'accélérer l'industrialisation de l'Afrique si l'on veut promouvoir la croissance, diversifier les économies, renforcer la résilience, stimuler la création d'emplois et lutter contre la pauvreté.

Mais pour produire les résultats attendus, cette industrialisation doit être durable et inclusive.

Comme l'illustre le thème de cette année, l'avancement des femmes africaines est indispensable à l'accélération de l'industrialisation du continent africain.

Accroître le nombre de femmes dans le secteur manufacturier est le moyen le plus sûr de maximiser la productivité et de veiller à ce que les bénéfices de la croissance industrielle parviennent aux familles et aux communautés des travailleurs et travailleuses du secteur.

En cette Journée de l'industrialisation de l'Afrique, redoublons d'efforts pour éliminer les obstacles qui empêchent les femmes de participer au développement industriel et à l'innovation technologique et d'en tirer profit.

Les entités des Nations Unies sont déterminées à accélérer l'action menée et à oeuvrer de concert dans toute l'Afrique pour réaliser les objectifs énoncés dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l'Agenda 2063 de l'Union africaine.

Ensemble, nous pouvons contribuer à l'avènement d'une Afrique pacifique et prospère pour toutes et tous.

L'accent est mis sur l'industrie manufacturière pour créer des opportunités d'emploi. Et dans cette situation, il s'agit de l'industrie légère.

Il a déclaré que l'Afrique dispose d'un énorme potentiel de main-d'oeuvre mais qu'elle doit être éduquée pour être efficace.

L'Afrique doit également investir dans la promotion des exportations et dans une stratégie de substitution des importations pour améliorer sa balance commerciale.

Kevin Urama, Économiste en chef et Vice-Président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a déclaré que pour mettre pleinement en oeuvre la ZLECAf, les États membres africains doivent donner la priorité à la production et mettre l'accent sur l'industrie manufacturière.

« Les pays doivent également investir davantage dans les infrastructures - les routes, les chemins de fer, les compagnies aériennes - pour acheminer les marchandises vers les marchés et améliorer les facteurs de production et les biens manufacturés », a déclaré le Professeur Urama. L'ajout de ces connaissances et de cette capacité de gouvernance doit être une priorité.

« Les barrières commerciales entre les pays restent un défi qui rend les échanges difficiles. Il est nécessaire d'investir dans les agences frontalières et les douanes pour éliminer les obstacles et améliorer l'efficacité de la ZLECAf.

Selon lui, l'intégration financière est essentielle au commerce afin de promouvoir les échanges transfrontaliers et d'augmenter la liquidité.

Adam Elhiraika, Directeur de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance de la CEA, a déclaré qu'il est nécessaire d'adopter un nouveau récit sur la transformation de l'Afrique grâce à l'industrialisation.

« La jeunesse africaine devrait remettre en question le discours de l'Afrique selon lequel le continent ne peut pas s'intégrer et s'industrialiser. L'Afrique peut financer son développement », a déclaré M. Elhiraika.

Il a noté que la mobilisation des ressources intérieures en Afrique nécessite une politique macroéconomique globale axée sur la transformation structurelle et l'industrialisation comme outil.

« L'Afrique contribue à hauteur d'environ 1,7 % à la chaîne de valeur mondiale, ce qui est très faible. La valeur ajoutée sur le continent est indispensable. Il est nécessaire de promouvoir les chaînes de valeur régionales et locales, non seulement pour les exportations mais aussi pour l'utilisation locale », a déclaré le directeur de la CEA.

La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) vise à unir 54 économies diverses, créant un marché unique de 1,5 milliard de personnes en Afrique.

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