A Kinshasa, le début officiel de la campagne électorale inspire de la défiance chez de nombreux habitants, désabusés par les promesses non tenues.
Des dizaines de milliers de candidats, dont plus d'une vingtaine pour la présidence, se sont lancés dimanche dans une campagne électorale d'un mois en République démocratique du Congo.
L'élection présidentielle est prévue le 20 décembre, en même temps que des législatives, provinciales et municipales.
Pendant que l'un des principaux candidats de l'opposition, Martin Fayulu, tenait un meeting à Bandundu Ville, le président sortant Félix Tshisekedi prononçait un discours au stade des Martyrs à Kinshasa.
Malgré cette apparente effervescence, bon nombre de Kinois se montrent peu optimistes.
Pour Ben Kabunda, fonctionnaire, "vu la situation de notre pays, même en votant pour un ange venu du ciel, il lui sera compliqué d'améliorer notre économie et notre quotidien. Il y a surtout des gens qui suivent leurs propres intérêts."
Ce manque de confiance est partagé par Marcel Mbuyi, commerçant. Pour lui, "tous les candidats cherchent avant tout à l'enrichir".
Des promesses non tenus
Egalement commerçante, Rebecca Nzeba estime que "le prochain président doit faire évoluer l'économie et le domaine social. Il faut que le dollar baisse et que notre franc congolais prenne le dessus. Si le président a un meilleur entourage il travaillera mieux."
"Tous les présidents font seulement des promesses qu'ils ne réalisent pas, constate Tshitundu Tshiamala. On ne sait pas si celui qui va passer pourra réaliser ses promesses. Je connais les Congolais. Ils ne tiennent pas leurs promesses."
Le pasteur Dieudonné Nyembwey voit une prise de conscience. Il se dit "sûr que lors des élections passées, le peuple n'était pas encore éveillé. Maintenant le peuple est en train de comprendre ce qui se passe. Je crois qu'il ne va pas voter cette fois-ci pour les polos, pour les chapeaux, pour l'argent. Ils vont faire une élection utile. Le peuple est devenu mature."